HSBC part à la conquête de la clientèle aisée au Japon

Tout vient à point à qui sait attendre. Le géant britannique bancaire HSBC a ouvert jeudi ses deux premières agences au Japon, et en annonce déjà cinq supplémentaires d'ici à 2009. Les débuts peuvent sembler modestes, en réalité, HSBC a fait un énorme effort de communication pour convaincre l'Archipel, notoirement méfiant quand il s'agit de financiers étrangers. À l'aéroport de Narita, les murs sont couverts de publicité HSBC. La cible est claire : les centaines de milliers de Japonais disposant d'une fortune personnelle supérieure à 100 millions de yens (634.000 euros), désespérés par les rendements ridicules des dépôts nippons, piégés par des taux d'intérêts quasi nuls depuis dix ans.UNE LONGUE ABSENCEHSBC peut bien être la référence sur le continent asiatique, elle était jusqu'ici criante d'absence dans le paysage de l'Archipel. Elle ne s'était jamais montrée intéressée par le rachat d'une banque japonaise au plus fort de la crise financière de la fin des années 1990. Ses activités de banque d'investissement font encore pâle figure à côté des moyens mis en oeuvre par ses concurrents UBS ou Citigroup. C'est que le groupe n'a jamais pris pour argent comptant les lanternes nippones. Il garde en mémoire les avanies de Merrill Lynch, contraint d'absorber une énorme perte après son rachat du courtier failli Yamaichi, ou encore, justement, de Citigroup, obligé de racheter les actions de son partenaire Nikko dans leur banque commune l'an dernier à la suite d'un scandale.Mais, cette fois, HSBC estime que c'est le moment ou jamais de vendre son offre de produits d'investissement, ultra-compétitive en comparaison des produits locaux. Longtemps réputé d'une prudence infinie, l'épargnant japonais a pris conscience qu'il perdait davantage à laisser dormir son argent sur des comptes rémunérés à zéro plutôt que de le confier à des étrangers. Il faut dire qu'il n'a plus le choix et doit, faute de pouvoir compter sur les retraites, sinistrées, faire rapidement fructifier son capital à tout prix. Les mouvements de capitaux vers l'étranger, phénomène qui ne s'était encore jamais produit, même après le dégonflement de la bulle spéculative en 1989, s'accélèrent depuis deux ans. Et les banques comme BNP Paribas ou Calyon ont balisé le terrain en proposant des produits à risque modéré, souvent dénominés en euros, qu'ils vendent aux banques japonaises.HSBC parviendra-t-il à séduire le client final, comme il semble le croire ? Le jeu en vaut la chandelle : le Japon est, après les États-Unis, le second pays en terme d'actifs financiers personnels. Pour la quasi-totalité, ces actifs sont constitués de cash, de contrats d'assurance-vie ou d'obligations. Bref, de placements qui ne rapportent rien. Quand ils ne se révèlent pas ruineux, comme pour ceux qui ont eu le malheur de s'aventurer sur le marché boursier japonais aujourd'hui à un plancher alarmant.
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