Assommée, la direction de la banque paraît un peu démunie en cas d'OPA

Les remparts de la Société Générale se sont fissurés. Ébranlée par la perte frauduleuse de 4,8 milliards d'euros, la direction de la Société Générale peine à reprendre le dessus. Rien d'étonnant après une telle catastrophe. L'augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros doit certes redonner du souffle à l'établissement. Mais dans l'entourage de la banque, Daniel Bouton et son état-major sont décrits comme des hommes assommés et extrêmement fragilisés. " La direction a reçu un véritable coup de massue et Daniel Bouton est profondément blessé ", explique un proche de la banque. L'axe Daniel Bouton, Philippe Citerne (directeur général délégué) et Jean-Pierre Mustier (directeur général adjoint) porte de lourdes responsabilités dans cette affaire. " Ils ne sont pas dans de bonnes conditions psychologiques. Daniel Bouton éprouve de la culpabilité après ce qui s'est passé ", confie un proche. Cependant, si la direction générale accuse le coup, elle semble faire bloc.Pour autant, certaines tensions se font jour en interne. Dans les activités de banque de détail par exemple, les critiques se multiplient à l'endroit des dirigeants des activités d'investissement qui sont jugés comme les responsables de la fraude. " Les relations ne sont pas au mieux entre Didier Alix [responsable des réseaux, Ndlr] et Jean-Pierre Mustier ", explique un salarié de la banque de détail. Pour illustrer la situation dans laquelle se retrouve Daniel Bouton, certains n'hésitent pas à faire état de son isolement. Non pas en interne, mais sur la place de Paris. " Aucun grand banquier ne lui a vraiment apporté son soutien ", note ce salarié.UN " MARIAGE INTELLIGENT"Du coup, la fébrilité de la direction fragilise aussi son axe de défense d'indépendance, martelé depuis plusieurs années par Daniel Bouton. Après avoir présenté sa démission, sa légitimité à défendre la Société Générale est remise en cause. " La banque est moins capable qu'auparavant d'organiser une défense musclée ", note un banquier. Elle travaille à des scénarios de défense avec Rothschild et Merrill Lynch. Mais au sein même de la banque, d'aucuns s'accordent sur la difficulté qu'il y aurait à faire face à une offre de rachat. " Il est difficile de refuser une offre à un bon prix car les actionnaires ont été lésés ", note un banquier. Dans le cas où une banque approcherait la Société Générale, Daniel Bouton serait contraint d'étudier le dossier. À moins que la Générale trouve d'elle-même un partenaire. Mais plusieurs sources bancaires estiment que Daniel Bouton n'adoptera pas cette démarche. Les prétendants à un mariage, si nombreux hier, semblent l'être moins aujourd'hui. L'étau se resserre autour d'une solution franco-française avec BNP Paribas et Crédit Agricole qui restent comme principaux acteurs. " L'une des solutions est une sortie par le haut avec la réalisation d'un mariage intelligent ", explique une source proche de la banque. Mais toute la question est de savoir à quel moment elle pourrait valablement se mettre en place.
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