Sauvetage au prix fort pour WestLB

L'État régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, actionnaire à 38 % de la banque régionale allemande WestLB, va porter un lourd fardeau dans le plan de sauvetage de l'établissement bancaire de Düsseldorf. Décidé dans la nuit de vendredi dernier par les deux groupements régionaux de caisses d'épargne majoritaires dans le capital, ce plan prévoit une garantie portant jusqu'à 5 milliards de pertes sur des actifs en déshérence de la banque. Par ailleurs, près d'un quart des effectifs, soit un maximum de 1.500 personnes, va devoir quitter l'établissement d'ici à 2010.C'est la conséquence de désastres à répétition frappant la banque régionale WestLB depuis douze mois. Un scandale interne de manipulations sur des actions Volkswagen, Metro ou BMW, lui a coûté 600 millions d'euros. Ensuite, la crise des prêts hypothécaires à risque américains a déjà creusé ses comptes de 1 milliard d'euros, rien qu'en 2007.La Commission européenne donnera son aval au plan de sauvetage prévoyant de cantonner un montant colossal d'actifs à risque, soit 23 milliards d'euros, dans une structure ad hoc portée par des acteurs publics. Fin janvier, les actionnaires de WestLB étaient tombés d'accord pour supporter à parts égales la couverture de 2 milliards d'euros de risques. Une tranche supplémentaire évaluée à 3 milliards d'euros va désormais être supportée par l'État régional seul. Si celui-ci devait effectivement servir de couverture, il aurait le droit en contrepartie de recevoir des caisses d'épargne une partie de leurs actions à un prix unitaire de 200 euros contre une valeur estimée à 220 euros, ou à leur réclamer une indemnisation en numéraire.ALLEGER LES CHARGESLa banque publique devra alléger ses charges d'exploitation de 300 millions d'euros par an et accroître ses revenus d'au moins 100 millions d'euros par an en se concentrant sur l'offre vers les PME. La banque d'investissement, source des déboires actuels, doit être restructurée.Les actionnaires de WestLB s'engagent enfin à poursuivre les pourparlers en vue d'une fusion avec la consoeur de la Hesse, la Helaba. Or, ce projet a désormais du plomb dans l'aile, selon des sources proches des négociations. La consolidation du secteur des Landesbanken est pourtant jugée indispensable outre-Rhin. La réunion des huit établissements indépendants en un seul ferait émerger un colosse plus lourd en bilan que Deutsche Bank et Commerzbank réunis... Mais les tentatives de rapprochements ont échoué pour le moment sur des questions de politique à l'échelon régional. Le ministre des Finances allemand, Peer Steinbrück, soulignait hier dans la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung que " la taille n'est pas le facteur décisif, ce qui l'est, est un modèle d'activité durable développé par les banques régionales ".
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.