Le débat sur l'avenir du CME se politise

En pleine campagne des primaires aux États-Unis, le débat sur l'avenir du Chicago Mercantile Exchange (CME) est entré sur la scène politique. Dans un courrier adressé à Henry Paulson, secrétaire au Trésor, et à Michael Mukasey, attorney general du département de la Justice, deux élus démocrates de l'Illinois dénoncent les critiques émises la semaine dernière par le département de la Justice (DoJ) à l'encontre du modèle verticalement intégré du premier marché à terme du monde. Selon l'autorité antitrust, le fait qu'une Bourse de produits dérivés contrôle également la chambre de compensation constitue une entrave à la concurrence. Émis le 6 février, cet avis a fait dévisser le cours du CME de 17,59 % en une journée et semé le doute sur ses chances d'aboutir dans son projet d'acquérir le Nymex, numéro un des produits dérivés sur les matières premières. Le DoJ, qui a confirmé son point de vue vendredi soir, " a réduit la capitalisation boursière [du CME] d'environ 5,5 milliards de dollars ", s'émeuvent les deux parlementaires au nom de l'industrie financière de Chicago, capitale des produits dérivés. " Les opinions contenues dans la lettre du département de la Justice vont à l'encontre de la détermination exprimée auparavant pour approuver la fusion entre le CME et le CBOT [numéro deux américain] ", poursuivent le sénateur Richard Durbin et le membre de la Chambre des représentants Rahm Emmanuel.Ces voix s'ajoutent aux vives protestations déjà exprimées dans les rangs industriels, de la part du CME lui-même, du Nymex mais aussi de la CFTC (Commodity Trading Futures Commission). Sur un ton méprisant, le régulateur des marchés à terme américain a qualifié la sortie du département de la Justice de " commentaire éditorial ".Réputée pour sa force de lobbying à Washington via la très influente Futures Industry Association (FIA), cette industrie prospère sait qu'une remise en cause du modèle du CME sera difficile à faire passer. Elle nécessitera une loi, l'accord du Congrès et la signature du président des États-Unis. Or, s'il est démocrate, comme les sondages le prédisent, il est probable que le successeur de George Bush soit acquis à la cause des marchés à terme. Barack Obama est sénateur de l'Illinois. Hillary Clinton est originaire de Chicago.
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