Société Générale : peu de marge pour les arbitragistes

Pour la première fois depuis l'éclatement de l'affaire Kerviel, les analystes financiers reviennent à l'achat sur le titre Société Générale. C'est le cas d' UBS , dont la recommandation est passée hier de " neutre " à " achat " afin de tenir compte du regain de spéculation qui anime l'action Société Générale depuis quelques jours. Les analystes de Dresdner Kleinwort vont même un peu plus loin et recommandent à leurs clients d'acheter des actions de la Société Générale et de " conserver " leurs titres BNP Paribas dans la perspective d'une offre de la seconde sur la première. Ils considèrent même qu'il existe 80 % de chances pour que la banque dirigée par Baudouin Prot se lance à l'assaut de son concurrent. De quoi porter le titre Société Générale qui a clôturé hier en hausse de 3,45 % à 77,16 euros.Au cours des prochains jours, la valeur risque d'être particulièrement volatile, notamment au moment du détachement des droits préférentiels de souscription (DPS) de l'augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros prévue pour le 21 février. À partir de cette date, les arbitragistes vont pouvoir jouer sur l'inefficience des marchés. Pas la peine de mettre en place des montages très sophistiqués pour profiter des écarts. Il leur suffira d'acheter des droits de souscription et vendre des actions Société Générale. Ils déboucleront leurs positions en souscrivant à l'augmentation de capital. Au cours de clôture d'hier soir, un tel montage leur ferait débourser 70,9 euros (soit 4 fois la valeur théorique du droit, de 5,86 euros + 47,50 euros) mais leur rapporterait 77,47 euros, soit un gain de 6,57 euros, à la commission de portage près.FAIBLE ACTIVITE SUR LE MARCHE Avant cette date, il risque d'y avoir peu de mouvement sur le DPS par manque de marché gris (marché de gré à gré non officiel). " La dernière fois que j'ai vu un marché gris digne de ce nom sur les titres à créer, c'était au moment de la scission d'Arkema [Ndlr : la branche chimie de Total] au printemps 2006 " rappelle un trader. Et pour cause, le marché, qui était autrefois animé par Tullet Prebon, est beaucoup moins actif depuis que la société de Bourse s'est retirée de cette activité. Qui plus est, les investisseurs ont désormais à leur disposition des outils plus sophistiqués qui leur permettent de mieux valoriser les DPS. Dans tous les cas, cependant, la marge ne sera pas très élevée (4 ou 5 points de base de plus que le rendement monétaire). Contrairement aux arbitrages réalisés lors d'une offre publique qui supposent des paris sur la bonne fin de l'opération, l'arbitrage technique est sans risque, l'augmentation de capital étant garantie par les banques. En outre, il pourrait ne pas être si aisé d'emprunter des titres Société Générale (pour les vendre) alors que les actionnaires sont sur le point de recevoir leurs dividendes.La Société Générale se renforce dans la conservationLe pôle de gestion d'actifs et services aux investisseurs de la Société Générale va racheter l'activité de conservation de titres de la banque italienne Capitalia, qui est entrée dans le giron d'UniCredit l'an dernier. Cette opération s'inscrit dans la continuité de la transaction conclue avec UniCredit, auquel la Société Générale reprend tous les métiers de conservationet administration de titres.
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