Dans le contexte agité de la crise financière, les banques qui ont évité le pire peinent à convaincre de leur solidité. L'exemple de Credit Suisse, qui a publié des résultats rassurant au quatrième trimestre, en est une nouvelle illustration. Elle n'a certes pas échappé à la crise des crédits immobiliers à risques. Mais l'impact des subprimes est resté supportable. Credit Suisse s'est même offert le luxe d'afficher des résultats record en progression de 3 % à 8,5 milliards de francs suisses (5,3 milliards d'euros) hors exceptionnel.Il n'empêche ! Au quatrième trimestre, le bénéfice de la banque a dégringolé de 49 % à 1,3 milliard de francs suisses. Contrairement à sa concurrente UBS, qui publiera ses résultats définitifs demain, Credit Suisse est toutefois resté en gain sur l'année et au dernier trimestre. Pour couvrir son exposition à la crise financière, la deuxième banque suisse a passé 1,3 milliard de francs suisses de provisions supplémentaires après les 2 milliards du trimestre précédent. La crise des subprimes lui aura donc coûté au total 4 milliards de francs suisses sur l'année 2007. Car Credit Suisse a également essuyé une perte de 774 millions de francs suisses dans ses activités de gestion d'actifs. La banque a été contrainte de racheter des titres appartenant à ses propres fonds monétaires victimes de la sévère crise de liquidité généralisée au sortir de l'été. Dans ces métiers de banque d'investissement, le suisse a enregistré une baisse de seulement 19 % de son bénéfice. Une performance dont s'est félicité le directeur général Brady Dougan, ex-directeur de la banque d'investissement de 2004 à mai 2007.Pour autant, Credit Suisse n'a pas suscité l'enthousiasme sur les marchés. Le titre a même plongé jusqu'à - 4,9 % en séance alors que Brady Dougan était resté très prudent sur les perspectives. " L'environnement difficile devrait perdurer à court terme, mais nous restons bien positionnés ", a-t-il déclaré lors de la présentation des résultats de Credit Suisse. Mais des propos plus optimistes délivrés par la suite ont porté le titre. " Je suis probablement plus optimiste que d'autres mais j'espère que nous assisterons à un redressement des marchés en milieu d'année. " Dès lors, l'action a rebondi pour finir en hausse de 2,5 % à 57,5 francs suisses, largement porté par la décision de Warren Buffett de secourir certains rehausseurs de crédit américain.INVESTISSEURS REFROIDISPAR LES POSITIONS NOUVELLESDepuis le début de la crise, le parcours boursier de Credit Suisse suit celui d'UBS alors que ses résultats n'ont pas été aussi catastrophiques. La première banque suisse a déjà passé 18 milliards de dollars de provisions en 2007. Mais les investisseurs n'ont pas favorablementaccueilli l'accroissement de l'exposition de Credit Suisse dans les crédits structurés CDO ( collateralized debt obligations ). Elle a également fait état d'expositions sur des titres immobiliers aux États-Unis. Ces positions nouvelles ont refroidi les investisseurs alors qu'ils semblaient avoir été plutôt rassurés par les résultats de Credit Suisse et les propos de Brady Dougan. " Credit Suisse risque de prendre un certain temps à convaincre les investisseurs que le plus dur est passé ", a estimé l'analyste de Helvea Peter Thorne, dans une note cité par l'AFP. Même si la crise est passée chez Credit Suisse, la méfiance des marchés pour la banque suisse ne l'est pas.Spéculations autour de julius baerLe titre de la banque privée suisse Julius Baer a augmenté de 4,77 %, à 76,95 francs suisses, porté par des rumeurs de rachat par la banque américaine Goldman Sachs. La banque américaine ne serait pas en discussions en vue du rachat de Julius Baer, selon Reuters. La rumeur voulait que Goldman Sachs propose 100 francs suisses par action pour la banque privée suisse. Julius Baer a publié un bénéfice net 2007 en hausse de 31 %, à 1,137 milliard de francs suisses (711 millions d'euros).

latribune.fr

26 Sept 2008, 7:20

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