IKB devrait recevoir une nouvelle aide de 1,5 milliard d'euros

Le conseil d'administration extraordinaire de la banque publique KfW, tenu hier à Berlin, a arrêté un plan de sauvetage de sa filiale en déroute, la banque IKB. À la sortie de la réunion, le ministre des Finances allemand, Peer Steinbrück, a déclaré qu'un montant de 1,5 milliard d'euros d'aides devait être accordé à la banque de Düsseldorf. Dans ce total, un milliard d'euros va être apporté sous une forme assimilable à un prêt octroyé par la KfW, sans pour autant que cela grève le budget de l'État allemand en 2008, a précisé le ministre. Le complément, soit 500 millions d'euros, doit provenir de la sphère bancaire, en premier lieu le pilier des banques privées. Des négociations entre l'État fédéral, la KfW et les banques privées doivent encore être menées à cet effet et parvenir à un résultat avant le week-end. Faute de quoi il est probable que le régulateur financier, la BaFin, prenne la décision de suspendre l'activité de la dite banque.C'est donc une solution partielle qui s'est dégagée de la réunion d'hier, à laquelle le gouvernement s'était préparé en adoptant en matinée, en Conseil des ministres, un concept propre impliquant, outre la puissance publique, l'aide de " tiers ". Autant dire que l'union sacrée n'a pas pu encore se faire au sein du conseil de la KfW. Coprésidé par les ministres de l'Économie et des Finances, cet aréopage fort de trente-sept personnes rassemble toutes les sensibilités politiques, de même que les représentants des piliers bancaires du pays issus des établissements privés, mutualistes etpublics.La situation est alarmante pour IKB, dont le besoin de financement complémentaire est évalué, selon des sources non confirmées, à environ 2 milliards d'euros. La négociation à venir avec les banques pourrait être difficile, car elles se sont refusées à ce jour à puiser dans leur poche. De leur côté, ni les caisses d'épargne publiques ni les banques coopératives ne sont prêtes à participer au sauvetage d'un établissement qu'elles classent dans le secteur privé.DEUX PRECEDENTS PLANS DE SAUVETAGESpécialiste du crédit aux PME, l'IKB s'était lancé dans des investissements hasardeux outre-Atlantique. Cela lui vaut d'essuyer de plein fouet les conséquences de la crise des crédits immobiliers à risque. Deux précédents plans de sauvetage couvrant 6,1 milliards d'euros de pertes ont été supportés pour près de 5 milliards par la KfW, soit très au-delà de la proportion de 38 % que cette dernière détient dans le capital de l'IKB. S'agissant de la mise en vente de ce paquet, " le processus court ", a indiqué hier le ministère des Finances. Or, plusieurs instituts, dont Commerzbank, qui présente ses résultats aujourd'hui, se sont retirés de la course devant la tournure prise par le dossier. Berlin espère obtenir plusieurs centaines de millions d'euros de la vente des titres d'IKB, selon une valorisation laissant les risques au bilan sur les épaules de la banque publique KfW.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.