FGIC propose un plan de sauvetage décrié par le secteur bancaire

FGIC espère séparer le bon grain de l'ivraie. Le rehausseur de crédit, le seul à avoir perdu sa notation " triple A " à la fois auprès de Moody's, Fitch et Standard & Poor's, a demandé aux autorités de tutelle des assurances de l'État de New York l'autorisation de se scinder en deux pour protéger les obligations municipales qu'il garantit. Dans un entretien accordé vendredi au Financial Times , le superviseur des assurances de l'État de New York, Éric Dinallo, a déclaré que des " discussions portant sur les moyens de capitaliser la partie sûre du portefeuille " de FGIC, c'est-à-dire ses " munibonds " , devaient avoir lieu au cours du week-end écoulé, prolongé jusqu'à ce lundi en raison du " Presidents'day " , férié aux États-Unis. " Les investisseurs font la queue " pour cette partie sûre de l'activité du rehausseur de crédit, " notamment Warren Buffett, des investisseurs dont Wilbur Ross, et des fonds souverains " , a ajouté Dinallo. La semaine dernière, Warren Buffett , président de Berkshire Hathaway , s'était proposé de réassurer jusqu'à 800 milliards de dollars d'obligations municipales de FGIC, MBIA et Ambac . Mais le milliardaire avait prévenu qu'il ne s'intéressait pas à leur activité liée à des créances adossées à des crédits hypothécaires à risques, les subprimes, qui valent aux rehausseurs leur disgrâce auprès des agences de notation.FGIC assure près de 315 milliards de dollars d'obligations, dont 220 milliards de " munibonds " pour lesquels le risque de défaut est limité. Le rehausseur détenu par un consortium d'investisseurs dont Blackstone espère créer une compagnie d'assurance dédiée à son portefeuille le plus sûr. Cette démarche est conforme aux souhaits d'Éric Dinallo, qui engage Ambac et MBIA à suivre son exemple. " D'ici à quelques mois, ces entreprises n'auront plus la même configuration ", a assuré la semaine dernière Dinallo, ajoutant que " en l'absence de sauvetage collectif ou d'injection de capitaux, c'est à ce type de schéma " que le marché doit se préparer.PRETS EN A DECOUDREDEVANT LES TRIBUNAUXSi une scission des rehausseurs est susceptible de protéger les collectivités locales américaines, certaines banques seraient fragilisées par une telle opération. Celles-ci feraient alors face à de nouvelles dépréciations, car elles ont fait assurer leurs créances hypothécaires risquées par les " monoliners ".D'après le Wall Street Journal, un groupe de banques mené par Calyon a eu des discussions " préliminaires " avec FGIC pour limiter ces pertes potentielles. Et celles-ci n'ont pas apprécié d'apprendre son projet de scission vendredi par voie de presse. D'après le quotidien des affaires qui ne cite que Calyon, ces établissements ont tous engagé des avocats conseils et seraient prêts à en découdre avec FGIC devant les tribunaux si l'assureur finalisait son projet. Le Financial Times a de son côté indiqué que Calyon, Barclays, Citigroup, Société Générale, UBS et BNP Paribas avaient étudié " une injection de capital potentielle " dans FGIC. Les conséquences financières d'une scission pour le secteur bancaire restent à évaluer. Mais Meredith Whitney, analyste chez Oppenheimer & Co, estime que les banques qui ont fait assurer leurs titres adossés à des dettes collatérales (CDO) auprès des rehausseurs risquent de perdre collectivement 70 milliards de dollars si ces derniers se voient privés de leur " triple A ".
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