Difficile consolidation entre Landesbanken

Le mouvement de consolidation attendu entre Landesbanken allemandes risque d'être à nouveau différé. Son coup d'envoi devait venir du rapprochement envisagé des banques publiques WestLB et Helaba, des régions respectives de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Hesse. Amorcé en milieu politique régional, ce projet a toutes les chances d'être enterré dès la semaine prochaine. Un vote négatif est en effet attendu des fédérations de caisses d'épargne de Hesse et de Thuringe, lesquelles détiennent 85 % des parts de la Helaba.La banque de Düsseldorf fait certes figure d'épouvantail, en ayant à subir une perte d'au moins un milliard d'euros en 2007 du fait de la crise des crédits immobiliers hypothécaires. Elle doit par ailleurs garantir 23 milliards d'euros de produits structurés logés dans une entité ad hoc.LUTTES D'INFLUENCESLe ministre des Finances de Rhénanie-du-Nord, Helmut Linssen, compte sur la fédération des caisses d'épargne DSGV pour parler " avec ses frères et ses soeurs ", en clair les fédérations régionales, afin de les convaincre de soutenir le mouvement de consolidation entre Landesbanken. Hier encore, le président du DSGV, Heinrich Haasis, s'est prononcé en faveur d'un tel mouvement. Le sentiment qui domine outre-Rhin est pourtant bien de ramener de sept à deux ou trois le nombre des Landesbanken indépendantes. Selon Siegfried Jaschinski, le président de la plus grande banque secteur, la LBBW, ces rapprochements ne sont concevables que s'ils conduisent à l' " optimisation des coûts et recettes à long terme ".Seulement, trois ans après la perte de leur garantie publique, les Landesbanken voient surtout leur avenir dépendre de luttes d'influences à l'échelon politique régional. L'an passé, les caisses d'épargne de Rhénanie-du-Nord s'étaient prononcées pour un rapprochement de WestLB avec la LBBW. Mais le ministre-président du Land, Jürgen Rüttgers, a alors tout fait pour rechercher une alternative avec un partenaire de taille égale. Aujourd'hui, la LBBW doit se concentrer sur l'absorption de la petite SachsenLB très mal en point. Souhaitée dans le Bade-Wurtemberg, l'entame de pourparlers avec la BayernLB de Bavière, fragilisée elle aussi, va dépendre du bon vouloir du politique à Munich. L'avenir des Landesbanken paraît également se dessiner à l'intérieur du pilier des établissements publics. Il paraît ainsi inimaginable que naisse outre-Rhin une structure telle que la Caceis en France, société commune du Crédit Agricole et du Groupe Caisse d'Épargne née en 2005 de la volonté de rapprocher les savoir-faire en matière de gestion de titres. " Des arrangements entre piliers publics et privés du secteur bancaire sont improbables à ce jour ", confie à La Tribune Helmut Linssen.
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