Une chambre de compensation intégrée pour le Liffe de Londres

Après avoir démantelé sa filiale informatique AEMS, dont le personnel prépare une grève pour lundi, Nyse Euronext serait sur le point de renoncer au modèle " horizontal " du Liffe, sa filiale londonienne de produits dérivés. Selon des informations de Bloomberg, confirmées par une source proche du dossier, la Bourse transatlantique, née le 4 avril dernier de la fusion du New York Stock Exchange (Nyse) et de l'entreprise de marché paneuropéenne, cherche à se doter de sa propre chambre de compensation. Il s'agirait d'une nouvelle remise en cause profonde du modèle d'Euronext, qui militait jusqu'à présent pour une séparation des activités de négociation et de compensation, et dénonçait le silo vertical " à l'allemande " de Deutsche Börse ou du Chicago Mercantile Exchange (CME), les deux leaders mondiaux. En février 2007, soit deux mois avant la fusion, Euronext s'était désengagée de LCH.Clearnet, sa filiale à 41,5 %, en réduisant sa participation à 5 %, conformément aux promesses faites à la City et aux autorités de la concurrence britannique lorsque Euronext convoitait la Bourse de Londres.Ce revirement stratégique intervient sous la double pression de la concurrence et des actionnaires de Nyse Euronext. Début février, les principaux clients du Liffe - les grandes banques d'affaires internationales - avaient indiqué préparer la création d'une plate-forme concurrente du Liffe. Baptisée Project Rainbow, l'entité était entrée en négociation avec LCH.Clearnet pour prendre en charge ses opérations de compensation. Redoutant sans doute qu'un accord soit trouvé, Nyse Euronext a préféré prendre les devants. En se dotant d'une chambre de compensation intégrée, les positions ouvertes initiées sur le Liffe ne pourront pas être débouclées sur une plate-forme alternative. En limitant ainsi le champ d'action de la concurrence, la Bourse transatlantique cherche à conserver ses parts de marché sur ses produits dérivés phares, en particulier le contrat de taux court Euribor 3 mois.ÉVITER UN NOUVEAU REVERSDans les années 1990, le marché à terme allemand Eurex était parvenu à subtiliser la liquidité du Liffe sur sa vache à lait, le contrat à terme sur Bund, les obligations d'État allemandes. Un nouveau revers commercial serait inacceptable, en particulier aux yeux des actionnaires, alors que le cours de Bourse de Nyse Euronext a perdu près de 40 % en onze mois. Hier, à la clôture de New York, l'action perdait 0,44%à 45,60 dollars.Le Liffe projetterait de démarrer ses activités de compensation d'ici à la fin de l'année. LCH.Clearnet, qui collaborait avec le Liffe depuis 1982 et réunit son conseil d'administration le 5 mars, verrait son périmètre d'activité nettement réduit. La chambre de compensation historique, née de la fusion du britannique LCH et du français Clearnet, n'aurait plus que la charge d'activités annexes (gestion du risque et fonctions de garantie).
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