Le Gema redoute le contrôle unique

L es assurances mutuelles réunies dans le Gema ont su convaincre plus de nouveaux clients l'an dernier qu'elles ne l'avaient jamais fait : en 2007, le nombre net de sociétaires en assurance de dommages a augmenté de 630.000, soit une croissance de 3,5 %, portant le total à 18,04 millions, après 500.000 en 2006. Las, le chiffre d'affaires n'a pas suivi au même rythme, avec une croissance de 2,5 %, à 11,2 milliards d'euros. La pression tarifaire, particulièrement forte sur l'assurance automobile, segment majeur des membres du Gema, explique cette résistance. Dans le secteur de l'assurance-vie, les 7 mutuelles et sociétés d'assurance-vie ont gagné un peu plus de 200.000 clients, soit une croissance de 6 %, pour une collecte de primes en hausse de 5 % pour s'établir à un total de 8,5 milliards d'euros.L'an prochain, le Gema présentera des chiffres gonflés d'un nouvel adhérent, puisque l' Écureuil Assurances Iard a rejoint le groupement le 1 er janvier dernier, avec son million d'assurés. En revanche, ce n'est pas l'actuel président qui fera la présentation de l'année prochaine. Daniel Havis a confirmé qu'il mettrait fin à son mandat à l'issue de la prochaine assemblée générale, en juillet 2008. Mais, avant de quitter son poste, il est un sujet qui lui tient à coeur, celui de la réforme de l'Acam (Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles). Née il y a deux ans de la fusion de la CCA (Commission de contrôle des assurances) et de la CCMIP (Commission de contrôle des mutuelles et des institutions de prévoyance), l'Acam est au centre d'une réflexion lancée par Christine Lagarde, ministre de l'Économie, dont l'objectif est le rapprochement avec la Commission bancaire, chargée du contrôle des établissements bancaires.AUCUN ETAT D'AMEComme le rappelle le Gema, " pour le gouvernement, la logique de Solvabilité 2 est de rapprocher les règles bancaires (" Bâle II ") des règles assurantielles (" Solvabilité 2 "), et dans ces conditions le rapprochement des contrôles des banques et des assurances s'imposerait comme une nécessité, voire comme une évidence " . Daniel Havis se demandait d'abord hier si " le rapprochement avec la Commission bancaire permettrait d'améliorer le contrôle ". Et, tout en admettant le principe qu'il puisse y avoir des pistes de réflexion sur davantage de collaboration, Daniel Havis est beaucoup plus circonspect sur la composition future des collèges du futur nouvel ensemble. " Compte tenu du poids respectif des deux secteurs, il existe un risque de dilution du monde de l'assurance dans le monde bancaire. Cela serait catastrophique. Nous n'avons aucun état d'âme sur le rapprochement des outils et des organes de contrôle, mais nous revendiquons fortement une représentation individualisée de l'assurance au sein des nouveaux organes. "
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