Fortis reçoit l'aide d'un milliardaire russe

Le Warren Buffett russe Souleiman Kerimov fait beaucoup parler de lui actuellement dans les milieux financiers pour ses astucieux placements et la vague d'acquisitions qu'il a entrepris dans les banques occidentales. Mais à la différence du célèbre Américain, le milliardaire russe reste tapi dans l'ombre, dans la plus pure tradition russe. Le Wall Street Journal annonçait hier, sans confirmation des parties concernées, que sa société de gestion Millennium Group avait participé à hauteur de 400 millions d'euros au placement bradé de 1,5 milliard d'euros par Fortis.UN " GRAND PROFESSIONNEL "Souleiman Kerimov avait pris une première participation de 2 % dans Fortis en mai dernier. À l'époque, le patron de la banque, Maurice Lippens, avait déclaré à La Libre Belgique " avoir eu le plaisir de rencontrer " Kerimov, qui lui a été présenté par Merrill Lynch. À la question de savoir si le Russe possédait déjà des actions de sa banque, Maurice Lippens avait répondu qu'il le supposait. " Je serais fier d'avoir un actionnaire aussi professionnel que Millennium. " Basé en Suisse, Millennium Group laisse filtrer aussi peu d'informations que possible sur ses activités.Hormis Fortis, toute une série de grandes banques occidentales d'investissement comme Morgan Stanley, Credit Suisse Group et Deutsche Bank ont attiré les capitaux du russe. Millennium aurait également dépensé 700 millions d'euros lors du récent placement de la Royal Bank of Scotland Group PLC. Peu désireux de se trouver sous les projecteurs de la presse (internationale comme russe), Souleiman Kerimov prend soin de saupoudrer ses participations dans les banques afin de rester sous la barre des 3 % du capital et donc d'être indétectable. Trente-sixième fortune mondiale selon Forbes, Souleiman Kerimov a bâti sa fortune actuelle (autour de 20 milliards de dollars) dans le négoce de produits pétroliers avec sa société Nafta Moskva. Puis il s'est reconverti au début des années 2000 dans la finance, en obtenant des prêts très privilégiés de Sberbank, lesquels furent aussitôt habilement réinvestis dans les actions de Gazprom, de Sberbank et de divers actifs miniers ou immobiliers dans lesquels il n'intervient que comme investisseur financier.Ces derniers mois, il a défrayé la chronique à cause de rumeurs persistantes selon lesquelles il aurait vendu ses parts dans Gazprom et Sberbank (dont les valorisations ont décuplé entre-temps). Une seule certitude : il a revendu en juin ses 100 % de Polimetall , un groupe spécialisé dans les métaux précieux, pour 2,1 milliards de dollars, à peine deux ans et demi après l'avoir acheté pour 900 millions de dollars. Il ne s'agit pourtant pas de son opération la plus lucrative, loin de là...
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