Les hedge funds se tournent vers l'Asie

L'actuel chaos boursier pousse les investisseurs au repli mais aussi parfois à l'inverse. En quête d'irrationalité et de volatilité, les gérants de hedge fund se tournent par exemple de plus en plus vers l'Asie. Sur le continent, la gestion alternative ne représente pour l'heure qu'une goutte d'eau à l'échelle du continent : 160 milliards de dollars d'encours sous gestion, soit 10 % du marché mondial. Mais le rythme de progression ne cesse de s'accélérer depuis 2002. Non seulement il y a aujourd'hui plus de 1.000 hedge funds en Asie, alors qu'ils étaient moins de 400 il y a cinq ans, mais encore la taille des encours a doublé, passant de 77 millions de dollars à 140 aujourd'hui sur la même période. Le fait que les marchés dans leur ensemble soient de plus en plus liquides - même si dans l'Asie émergente nombre d'entre eux restent encore peu profonds -, tout comme la hausse de la volatilité, attire de plus en plus les gérants américains et européens. Cette dernière atteint sur cette région de la planète des degrés extrêmes, soit 22,1 % en annualisé, hors Japon et 20,6 % au Japon, contre 18,1 en Europe et 17,4 % aux États-Unis, selon Morgan Stanley . " Environ 40 % des nouveaux hedge funds pèsent moins de 50 millions de dollars d'encours, explique le responsable de Newfinance Capital à Hong Kong. Nous recherchons à travers ces petites structures quelles seront les stars de demain. "UNE CLIENTELE PLUS EXIGEANTE Pour l'heure, ces investisseurs se dirigent plus volontiers vers Hong Kong, même si Singapour fait de son mieux pour les accueillir. Car, contrairement à Hong Kong, qui bénéficie de la locomotive chinoise, cette dernière se doit de trouver des niches pour s'affirmer. Le private banking en fait partie, et les hedge funds, de plus en plus. " S'y installer est moins onéreux qu'à Hong Kong, et les autorités de régulation sont moins regardantes, explique l'expert de Newfinance Capital. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'à Hong Kong il soit aisé de vendre ce type de produit. La clientèle asiatique reste plus exigeante qu'en Europe sur le niveau des performances ", insiste-t-il.Certains pays comme le Japon sont d'ailleurs réputés pour leur méfiance à l'égard des hedge funds. " Quant à la Chine continentale, où ils ne sont pas encore autorisés, elle doit atteindre un peu plus de maturité avant d'autoriser ce type de fonds ", ajoute Clara Law, responsable du développement de produits à Hong Kong pour Schroders. De fait, si la performance annualisée ressort à 9,43 % environ depuis 2000, contre 6,73 % pour le MSCI AS Asia hors Japon, avec des volatilités respectives de 10,8 % et 20,6 %, cette performance cache aussi de violents écarts de rendements allant de + 144 % à - 58 %.
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