Àdéfaut d'encadrer les hauts salaires qui continuent de crever les plafonds au pays du dollar, les États-Unis sont décidés à faire toute la lumière sur les rémunérations des dirigeants. Hier, les cinq commissaires de la SEC (Securities and Exchange Commission) ont voté à l'unanimité un projet d'envergure. Celui-ci devrait entrer en vigueur pour la saison des assemblées générales de 2007, à l'issue d'une phase de consultation.Alors qu'aucune modification majeure n'est intervenue sur ce plan depuis 1992, le régulateur boursier américain veut faire en sorte que les investisseurs soient mieux informés de l'ensemble des émoluments dont bénéficient les cadres. Jusqu'à présent, les salaires et les bonus étaient déjà rendus publics. Mais d'autres éléments, parfois non négligeables, étaient souvent passés sous silence. Jack Welch, l'ancien PDG de General Electric, bénéficiait par exemple d'un avion privé, d'un appartement de 11 millions de dollars à New York, d'une limousine avec chauffeur et de nombreux autres services dont les actionnaires n'avaient pas connaissance.Un total annuel. Avec cette réforme, les rapports annuels des entreprises devront faire état, dans un anglais correct et non pas dans un langage obscur, de l'ensemble des rémunérations sous la forme d'un total annuel qui comprendra les stock-options, mais aussi les avantages en nature. Insistant sur la nécessité d'"éliminer la surprise des paiements cachés", Chris Cox, le président de la SEC, avait indiqué le 10 janvier que les règles devront s'appliquer au PDG, au directeur financier et à trois autres des dirigeants les mieux payés de la société. Les avantages annexes devront être divulgués dès le seuil de 10.000 dollars et non plus 50.000 dollars. Une plus grande transparence sera exigée en matière d'avantages retraite accordés aux cadres et de compensations attribuées aux administrateurs.Nicolas Raulot

latribune.fr

26 Sept 2008, 5:44

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