Bourse de Milan remporte MTS

Le verdict tant attendu est tombé vendredi après-midi. Près de 89 % des actionnaires de la principale plate-forme obligataire européenne, MTS, ont accepté de céder 51 % du capital au consortium formé pour l'occasion par Euronext et Borsa Italiana. Ce joint-venture, lui-même contrôlé à 51 % par la Bourse paneuropéenne basée à Paris et à 49 % par celle de Milan, coiffe ainsi sur le poteau l'autre candidat à la reprise de MTS, eSpeed, filiale de courtage électronique du groupe américain Cantor Fitzgerald.Euronext et Borsa Italiana débourseront respectivement au minimum 69 et 56 millions d'euros pour les 51 % de MTS, ainsi valorisée entièrement à 245 millions d'euros pour un Ebitda de 8,5 millions en 2004 et de 20 millions en 2006 d'après les acquéreurs. Le rachat, qui doit être bouclé d'ici fin novembre, se fera via une augmentation de capital de MTS réservée au tandem Euronext-Borsa Italiana, les 52 banques actuellement actionnaires de MTS pouvant céder leurs titres aux nouveaux propriétaires. "Nous acquérons MTS pour compléter l'offre obligataire à notre clientèle mais aussi pour développer une nouvelle ligne de produits grâce aux synergies qu'Euronext et Borsa Italiana peuvent dégager, notamment dans les dérivés à partir des plates-formes Liffe et Idem", explique à La Tribune Massimo Capuano, le PDG de Borsa Italiana.Miser sur les compétences. Combien compte investir la paire franco-italienne dans MTS ? "Les investissements ne seront pas financiers mais plutôt de compétences, notamment via nos réseaux de clients pour soutenir le développement international de MTS", nous précise le PDG de la Bourse de Milan. Ce partenariat de la place milanaise avec Euronext laisse-t-il présager que Borsa Italiana, qui doit être introduite en Bourse dans les prochains mois, va rejoindre la société de Bourse fédérant déjà Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne ? "Jusqu'ici nous avons été concentrés sur l'opération MTS", répond laconiquement le patron de la Bourse de Milan à propos de projets supplémentaires avec Euronext. D'ailleurs, Borsa Italiana pourra céder d'ici à 2010 sa participation dans MTS à Euronext. "Nous venons à peine d'acheter, nous n'avons pas l'intention de vendre", réplique Massimo Capuano aux rumeurs évoquant déjà un retrait de Borsa.Malgré les relations difficiles de Borsa avec l'actuelle direction de MTS, Massimo Capuano affirme ne pas vouloir "changer" le management de la plate-forme de cotation et de transaction obligataire européenne.Euronext va trouver dans MTS une nouvelle source de diversification, après l'acquisition du Liffe en 2001 et un tremplin pour développer ses produits dérivés de taux. La Bourse paneuropéenne pourra compter sur la gamme d'indices obligataires déjà développés chez MTS, ainsi que sur Bondvision, sa filiale dédiée aux investisseurs institutionnels. La plate-forme obligataire permettra également à Euronext de mettre en oeuvre le projet de marché obligataire réservé aux particuliers cher au Trésor français.Nicolas Raulot et Frank Paul Weber, à MilanPremières indications pour Euronext mi-juilletEuronext s'inquiète des possibles conditions que la Commission de la concurrence britannique pourrait imposer à son projet de rachat du LSE - la Bourse de Londres -, selon le Financial Times. Conditions qui pourraient conduire Euronext à diminuer son prix d'offre, voire à abandonner cette dernière, d'après le FT. C'est le 12 septembre que la commission doit rendre ses conclusions sur le projet de fusion entre Euronext et le LSE. Mais elle devrait donner un avant-goût de son examen détaillé des offres dès la mi-juillet, de source proche du dossier.
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