Des valorisations encore sous surveillance

Le corollaire du retour du succès d'Alternext, c'est évidemment la question de la valorisation. Après les excès du printemps dernier, les investisseurs s'étaient effectivement montrés prudents. Qu'en est-il aujourd'hui ? Les avis sont assez partagés. Effet de rareté. Pour Robert de Voguë, président de la société de Bourse Arkéon Finance, compte tenu des niveaux actuels de valorisation, les fonds spécialisés dans les petites valeurs doivent être présents lors du placement des candidats à Alternext. Or, les flottants étant assez limités, on assiste à un véritable effet rareté qui explique les taux de sursouscriptions importants (17 pour Clasquin et 19 pour 1000mercis chez les institutionnels) et des prix plutôt élevés. Le marché est donc guidé par l'offre et la plupart des listing sponsors reconnaissent que les candidats à Alternext sont souvent "gourmands" en termes de valorisations. Du coup, pour Robert de Voguë, il y a bien "une bulle de fait" sur les introductions de petites valeurs. Certains investisseurs, comme Jean-Sébastien Beslay, avouent donc "participer assez peu aux introductions". "Je préfère attendre la publication des premiers résultats pour prendre position", explique-t-il.Jean-Emmanuel Vernay reconnaît qu'il peut exister une certaine "concurrence" entre listing sponsors sur les valorisations proposées aux émetteurs. Il estime pourtant que le marché "reste sain", notamment parce que les investisseurs institutionnels demeurent "sélectifs" dans leurs choix. De même, Julia Témin explique qu'elle doit souvent convaincre les chefs d'entreprise de revenir à des valorisations raisonnables. Selon elle, ce travail paie plutôt, et les excès de l'été dernier ne sont pas revenus. Signe toutefois que la machine pourrait s'emballer : les particuliers commencent à prendre de plus en plus de place sur Alternext. Sur 1000mercis, la demande en provenance de particuliers a été 25 fois plus importante que l'offre. Et certaines opérations à l'automne ont pu "être sauvées" grâce aux porteurs individuels. "Alternext reste un marché à très haut risque pour les particuliers", indique Jean-Sébastien Beslay, qui rappelle qu'il rencontre trois fois les dirigeants d'une société avant d'acheter une action, et quatre fois après. N'oublions pas que les particuliers ont été le principal moteur et les premières victimes de la bulle des années 90.R. G.
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