Le foot-business italien frappé au coeur

Les sanctions de la justice sportive italienne contre certains clubs de football - Juventus de Turin, Lazio de Rome (cotés à la Bourse de Milan), Milan AC et Fiorentina (Florence) - remettent en cause tout le système financier du calcio, dont le chiffre d'affaires annuel est estimé entre 4 à 6 milliards d'euros. Pour les matchs et l'arbitrage truqués de première division lors des précédentes saisons, la cour fédérale d'appel a condamné vendredi la " Juve ", la Lazio et la Fiorentina à la relégation en deuxième division du championnat national et le Milan AC à une pénalisation de 15 points en première division et sa disqualification pour la Champions League européenne.Cette situation met les chaînes de télévision, qui ont payé ces dernières saisons des montants astronomiques pour retransmettre les matchs de première division italienne, en position de force face aux clubs. Rien que pour le club le plus durement sanctionné, la Juventus, ces droits télé s'élèvent à plus de la moitié (soit 124 millions d'euros pour la saison 2004-2005) de ses recettes annuelles. Dès mercredi, le groupe de télévision Mediaset, contrôlé par Berlusconi, va renégocier à la baisse son contrat annuel de droits de retransmission de 61 millions d'euros avec la Ligue. Et si Sky, le bouquet de chaînes par satellite de Rupert Murdoch, a confirmé les matchs du Milan AC, de la Juventus et de la Fiorentina dans ses programmes, reste à vérifier à quelles conditions. Sky a dépensé 362 millions d'euros pour la première division italienne lors de la dernière saison et s'est engagé pour 105 millions pour trois saisons de matchs de Champions League.Manque à gagner. Avec l'exclusion de la Champions League des quatre clubs sanctionnés, l'intérêt des téléspectateurs italiens pour ces matchs devrait s'émousser. Pour le Milan AC, dont Silvio Berlusconi est le propriétaire, la non-participation à la Champions signifie un manque à gagner de 30 millions d'euros. Silvio Berlusconi s'est d'ailleurs dit opposé à la rétrocession, même des adversaires de la Juventus, au nom de l'intérêt des autres clubs. " Combien d'équipes non coupables seront contraintes de renoncer aux recettes d'un match contre la Juventus ?" avertissait l'ancien président du Conseil dans un entretien à La Gazzetta dello Sport. Un match contre la Juve a en effet souvent pour conséquence de doubler le nombre de spectateurs présents au stade. Pour faire face à cette baisse inévitable de leur chiffre d'affaires, les clubs condamnés devront vendre leurs joueurs vedettes, ne pouvant financièrement les retenir. Et ce sont les Français Jean-Claude Blanc et Didier Deschamps, respectivement nouveaux administrateur délégué et entraîneur de la Juventus, qui devront gérer les départs. À la finale de la Coupe du monde à Berlin, la Juve a aligné pas moins de huit joueurs...
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