Fin de rémission à Shanghai

Les soucis des courtiers de Shanghai restent bien éloignés de ceux du reste de la communauté financière internationale. Alors que celle-ci garde les yeux rivés sur le changement de l'environnement monétaire aux États-Unis et au Japon, l'attitude des investisseurs chinois est conditionnée par la lente transformation de la répartition de la propriété dans l'ex-économie socialiste.Un paradoxe qui pèse sur la place de Shanghai depuis cinq ans : la sortie de l'État du capital des sociétés, via une mise en Bourse, fait craindre une avalanche de nouveaux titres noyant le marché. Les pouvoirs publics disposant encore de participations industrielles valant plus de 200 milliards de dollars, le problème n'est pas près de disparaître. Le phénomène a un aspect plus technique : les spéculateurs locaux n'hésitent pas à vendre les actions dont ils disposent dans une société afin de les remplacer par celles qui doivent être émises... à meilleur prix.Redoutant toujours un krach aux conséquences sociales imprévisibles, Pékin pilote la Bourse en bloquant de façon chronique toute cession de participations. Après un an de moratoire, des autorisations sont de nouveaux accordées depuis le mois dernier. Les candidats affluent. Les deux plus importantes banques du pays - la Banque Industrielle et Commerciale ainsi que la Banque de Chine, qui vient de faire une entrée fracassante à la Bourse de Hong Kong (lire page 25) - figuraient parmi les six groupes ayant récemment annoncé vouloir lever de nouveaux fonds. Le marché a immédiatement réagi en dévissant de 5,3 % à 1.589,55 points hier à Shanghai. Sa plus mauvaise journée depuis plus de quatre ans.P.-A. S.
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