Rentrée boursière sous pression pour Lanxess

Roulement de tambour ce matin à la Bourse de Francfort. Enfin sevré de son ancienne maison mère Bayer, le chimiste Lanxess fera aujourd'hui ses premiers pas sur le marché allemand. Les actionnaires de l'inventeur de l'aspirine recevront un titre de Lanxess pour dix actions Bayer détenues. Au total, 73 millions d'actions seront créées.Regroupant l'essentiel des activités de Bayer dans la chimie, principalement de la chimie de base ainsi qu'un tiers des polymères, Lanxess enregistre un chiffre d'affaires annuel d'environ 6 milliards d'euros pour près de 20.000 salariés, et s'impose comme le sixième chimiste européen. La scission de Lanxess s'inscrit dans la stratégie de Bayer de "se recentrer sur les segments innovants et très rentables de la santé, de l'agrochimie et de la chimie des matériaux de pointe". Elle mettra un terme à la plus lourde restructuration entreprise par le groupe allemand en cent quarante et un ans d'histoire.Correction en vue. Selon le consensus de Bloomberg, la valeur théorique de l'action devrait se situer autour de 16 euros. A ce prix, Lanxess se traiterait 3,38 fois ses cash-flows par action, soit moins cher que ses concurrents BASF, Akzo Nobel, DSM, Degussa et Bayer, qui se paient entre 4,76 et 6,35 fois ce ratio. Au pris de 16 euros, Lanxess pèsera un peu plus de 1 milliard d'euros de capitalisation boursière. Coté à ce prix en début de semaine dernière sur le marché de gré à gré, le titre n'en valait plus que 14 la veille du week-end.De fait, l'action devrait corriger durant ses premiers jours de cotation, car les gérants de fonds indiciels devront se débarrasser de ce nouveau titre qui ne sera plus coté sur l'indice des trente valeurs vedette DAX à partir de mardi.Pour la suite, difficile de tirer un enseignement des parcours contrastés des deux principales scissions de filiales de chimie de ces dernières années. Depuis son introduction en 1999, Celanese, alors considéré comme le débarras des activités les moins rentables de Hoechst, a gagné près de 150 % à la faveur de restructurations drastiques. En revanche, Rhodia, issu d'Aventis en janvier 1998, a perdu environ 90 % de sa valeur depuis son premier jour de cotation. Du coup, malgré la bonne orientation du secteur de la chimie, la volonté du président Axel Claus Heitman d'afficher dès 2006 une marge opérationnelle à deux chiffres laisse les investisseurs dubitatifs.Caroline Migno
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