En perte de vitesse, Fininfo suscite toutefois les convoitises

Fininfo, le spécialiste de l'information financière, fait les frais du mouvement de concentration qui s'est opéré autour de lui sur le secteur. S'il parvient à afficher un chiffre d'affaires semestriel en hausse de 12 % à 72,5 millions d'euros, c'est grâce à sa dernière opération de croissance externe sur le spécialiste du renseignement commercial Dun & Bradstreet. À périmètre constant, l'activité est en recul de 8,5 %. La branche services front office et Internet, à destination des intervenants de marché et des sociétés de courtage en ligne, s'essouffle. Une concurrence exacerbée explique ce phénomène.Côté rentabilité, le premier semestre ne s'est pas révélé plus clément pour Fininfo. Le résultat opérationnel à périmètre constant s'inscrit en recul de 17,3 % à 8,1 millions d'euros, faisant ressortir une marge de 14,3 % contre 15,9 % l'année passée à pareille période. Et si le profit net atteint 7,3 millions d'euros contre 6,3 millions au terme du premier semestre 2004, c'est essentiellement en raison de la modification du taux d'imposition passé de 41 % à 29 %, après application des normes comptables IFRS.Pour l'année en cours, Dominique Leblanc, directeur général du groupe, n'attend pas de grand changement par rapport aux premiers mois de l'année. La croissance organique sera faible (entre - 5 % et 0 %) et la marge opérationnelle devrait s'inscrire en léger repli. Pour endiguer ce mouvement, il compte sur les forces commerciales de la société, notamment au sein de la branche information financière. Il s'appuie également sur son développement à l'international (Suisse, Luxembourg, Maroc). Enfin, il entend bien évidemment profiter de la dynamique de son nouveau pôle de renseignement commercial. Il n'exclut pas pour autant de réaliser de nouvelles opérations de croissance externe.Repli. En attendant, Fininfo suscite lui-même l'intérêt. Le fonds américain de stock picking Amber Fund a récemment acquis un bloc de titres, lui conférant dorénavant 16,75 % du capital du groupe, contrôlé à 62 % des droits de vote par la famille Jeulin. Rappelons qu'Amber Fund était également au capital de Medidep avant de vendre récemment sa participation, avec une très belle plus-value à la clef. Cela fait longtemps que l'on dit Fininfo sur le point de changer d'actionnaire de référence. Peut-être ce fonds fait-il le pari d'une issue proche. Pour l'heure, le titre souffre de la faiblesse des résultats du groupe et fait grise mine. Par rapport au 1er janvier, il perd près de 20 %.Pascale Besses-Boumard
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