Le fondateur d'Elior s'allie à deux fonds d'investissements

C'est l'histoire d'une déception. Entrée en Bourse en 2000, Elior va en être retirée par son fondateur, Robert Zolade, qui trouve sa société mal valorisée. Le dirigeant, qui détient 19,34 % du capital et 20,59 % des droits de vote du groupe de restauration collective, s'est allié à deux fonds d'investissements, Charterhouse et Chequers, pour lancer une offre publique d'achat (OPA) à 13,4 euros par titre. Le projet de rachat de SSP, filiale de restauration de concession du britannique Compass, ne serait pas - ou plus - à l'ordre du jour et n'aurait rien à voir avec l'opération. Le titre s'était en effet envolé début janvier après que le premier actionnaire d'Elior a reconnu étudier un projet d'OPA sur la société. Une hypothèse qui avait d'emblée été associée à un projet de rapprochement avec SSP, d'autant qu'Elior suivait le dossier. Et que les analystes estimaient la fusion tout à fait cohérente. Suspension jusqu'à nouvel ordre. L'offre du holding Bercy Investissements valorise Elior 1,8 milliard d'euros. Outre 13,4 euros par action, l'offre comprend un volet obligataire : les Oceane du groupe seront rachetées pour 19,79 euros par titre. Selon les calculs de la société, le prix représente une prime de 22,5 % par rapport à la moyenne des trois derniers mois précédent le 11 janvier, date de la dernière cotation avant les rumeurs. L'offre est en revanche très proche du dernier cours d'Elior, dont le cours a été suspendu jusqu'à nouvel ordre, à 12,95 euros, vendredi. Mais en l'absence de prime spéculative, le titre serait logiquement revenu autour des 11 euros. Selon les analystes de la Société Générale, une opération de LBO "classique" aurait valorisé le titre entre 14 et 15,2 euros par titre. Mais le statut de société en commandite d'Elior exclut de facto toute opération de ce type.Dans ces conditions, Robert Zolade ne devrait pas avoir trop de mal à réunir les deux tiers des droits de vote de la société, une condition suspensive de l'offre. Avec la participation du co-fondateur, Francis Markus, qui a récemment pris la précaution d'apporter ses titres à un holding, Robert Zolade et ses nouveaux associés disposent déjà de 25 % des droits de vote du groupe. L'offre devrait en principe se terminer fin avril début mai. Le holding Bercy Investissement et ses nouveaux partenaires n'auraient pas l'intention de se lancer dans un retrait de la cote s'ils n'obtiennent pas 95 % du capital lors de la première période d'offre. Aline Robert
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