Vestas s'envole malgré le triplement de ses pertes en 2005

Vestas a plus que jamais le vent en poupe. Le groupe danois, leader mondial de la production d'éoliennes, s'est envolé hier en Bourse. A Copenhague, l'action a terminé sur une hausse de 0,08 % à 143,75 couronnes. Pourtant, de l'avis même de la direction du groupe, les résultats 2005 sont loin d'être satisfaisants. Car si le chiffre d'affaires décolle à l'image de la demande en éoliennes dans le monde (+ 52 % à 3,6 milliards d'euros), le groupe perd de l'argent. La perte opérationnelle a atteint 116 millions d'euros, soit 3,2 % du chiffre d'affaires en 2005, contre 2,1 % en 2004. Un chiffre inférieur aux attentes du marché et du groupe et très loin des 10 % visés en 2008. La perte nette a quant à elle atteint 192 millions d'euros, soit trois fois plus qu'en 2004. Augmentation de capital. Ces mauvais résultats s'expliquent par l'exacerbation de la concurrence sur un marché devenu juteux avec l'explosion de la demande, notamment aux Etats-Unis. Dans ce pays, la marge est donc mise à rude épreuve. De plus, les fournisseurs de Vestas ne peuvent toujours pas suivre la cadence et ne peuvent livrer à temps. D'où des pénalités de retard et l'augmentation des garanties demandées par les clients. Au cours de la seule année 2005, Vestas a vu sa part de marché mondiale reculer de 6 points, à 28 %.Pour rester leader et pouvoir faire face à la concurrence, le groupe a décidé de procéder à une augmentation de capital réservée de 1,4 milliard de couronnes (188 millions d'euros). Une levée de fonds moins importante que prévue qui a soulagé les marchés. "La génération de trésorerie est très rassurante et montre que Vestas est devenue une société saine qui n'a pas besoin d'une augmentation de capital massive", explique un analyste danois. Et comme la direction a maintenu l'objectif pour 2006 d'une marge opérationnelle comprise entre 4 et 7 % et que les énergies renouvelables sont très en vogue en ce moment sur les marchés, le titre s'est envolé. Une progression à nuancer cependant : le titre retrouve à peine le niveau qu'il avait atteint avant son dernier avertissement sur les résultats en novembre.Romaric God
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