Jour J pour le baptême de l'air d'ADP

L'État a pris toutes les précautions de principe. En fixant à 45 euros pour les institutionnels et à 44 euros pour les particuliers le prix d'Aéroports de Paris, il a préféré taper dans le milieu de fourchette comprise entre 42 et 48,5 euros. Une manière d'éviter que le titre ne connaisse des débuts difficiles sur les marchés financiers comme ce fut le cas cet automne pour EDF. Il aurait été dommage d'entacher l'image d'une opération qui, en dépit d'un contexte boursier particulièrement difficile, a été rondement menée. Le placement global garanti à destination des institutionnels a suscité une demande très importante : la totalité des ordres représente plus de 3,8 fois l'offre. Du côté des particuliers, plus de 2,6 millions de personnes ont souscrit pour un montant total de plus de 2,9 milliards d'euros. Soit plus que pour les ouvertures de capital des entreprises publiques gestionnaires d'infrastructures de transport. Dernière en date, en mars 2005, la Sanef avait enregistré 1,7 million d'ordres en provenance des particuliers pour 2 milliards d'euros. Du coup, l'État a fixé la part de ses derniers dans l'offre totale à 50 % et demander de servir autant que possible les ordres de taille modeste. Une aubaine. Pour les petits porteurs, le contexte est sans doute différent de ces derniers mois. Avec la privatisation des autoroutes fin 2005, ces derniers disposent de liquidités abondantes sur leur PEA. ADP présente pour eux une opportunité d'investir dans une action présentant les mêmes caractéristiques que les ASF, APRR, ou la Sanef c'est-à-dire une forte génération de cash-flow, une récurrence des revenus, et une bonne visibilité (et ce, en dépit du recours déposé par Air France sur le contrat de régulation économique). Pour l'État, même avec un prix en milieu de fourchette, l'opération est une aubaine. Elle intervient, certes, à un moment opportun. Il vend 33 % de sa participation juste après l'OPA de Ferrovial sur BAA, (relevée trois fois) qui a démontré l'engouement des investisseurs pour ce genre d'actifs. Le gouvernement va pouvoir récolter 800 millions d'euros maximum (clause d'extension comprise). De son côté, la société procédera à une augmentation de capital de 600 millions d'euros en cas d'exercice intégral de l'option de surallocation. Une somme qui va lui permettre d'améliorer sa structure financière et de mener à bien une partie des investissements prévus de 2,7 milliards d'euros sur les quatre prochaines années.Laurence Boisseau
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