Banca Leonardo tourne la première page de son histoire. Elle a décidé d'arrêter définitivement ses activités de capital-investissement qui faisaient partie de ses quatre grands métiers. Lancée fin 2006, à quelques mois de la crise, la banque d'affaires italienne n'a quasiment pas réalisé d'investissements. Le capital alloué à ce métier, de 259 millions d'euros, était immobilisé. Dans le même temps, le conseil en fusions-acquisitions a pris de plein fouet la crise. bon modèleDepuis de longs mois, des voix critiques se faisaient entendre du côté des actionnaires, notamment des deux principaux Eurazeo et Albert Frère, qui détiennent 19,5?% chacun. À cause de la chute des marchés, la perspective d'une introduction en Bourse, et pour eux de revoir une partie de leur argent, s'est éloignée. En contrepartie, la banque, dirigée par Gerardo Braggiotti, redistribuera le capital dédié à l'investissement, soit 259 millions d'euros, aux actionnaires. Les associés en profiteront aussi puisqu'ils détiennent 12 % de la banque, dont environ 5 % pour Gerardo Braggiotti. Leonardo réduit ainsi de 31 % ses fonds propres qui s'élevaient à 830 millions d'euros fin 2009. Cette décision l'a conduit à passer 70 millions d'euros de provisions, faisant plonger les comptes dans le rouge pour la première fois. Alors que son bénéfice net, avant dépréciations, s'élève à 25 millions d'euros, la perte finale atteint 45 millions d'euros. Banca Leonardo conserve 550 millions d'euros de fonds propres, dont 150 millions d'euros disponibles pour de nouveaux investissements. La banque italienne va continuer à se renforcer dans le conseil en fusions-acquisitions ; elle vient de recruter une quinzaine de banquiers chez Aforge, et en banque privée où une équipe devrait bientôt être embauchée. Après ce premier revers, Gerardo Braggiotti devra prouver que sa banque d'affaires a désormais trouvé le bon modèle.M. Pe.

latribune.fr

31 Jan 2010, 23:51

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