STRONG>Serge Papin, président de Système UBruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, juge inéluctable la hausse des prix des produits alimentaires. Qu'en pensez-vous ?Oui, sur certains produits, elle est inéluctable. Nous sommes en pleine période de discussions avec les fournisseurs. Et nous sommes tiraillés. Car le consommateur, dont le pouvoir d'achat est stable, ne veut pas de ces hausses de prix. Et le réseau des agriculteurs et le monde des PME ne peuvent s'en passer. C'est à nous de faire la part des hausses de prix de matières premières dans le prix de revient, à répercuter dans les prix de vente.Quelles hausses prévoyez-vous ?Je n'ai pas encore tous les éléments. Mais je me félicite que Nicolas Sarkozy se soit emparé du sujet de la spéculation sur les matières premières. Car comment faut-il réguler ? J'espère que son intervention au G20 à Davos portera ses fruits. Il n'y a aujourd'hui plus aucun lien entre le prix de revient d'une matière première et son cours de marché. Il faut réguler.Où en sont les négociations avec vos fournisseurs ?Elles s'achèvent dans un mois. Le blocage actuel va se déverrouiller, probablement en dernière ligne droite. Mais Carrefour et Leclerc, en tant que leaders du marché français, doivent prendre leurs responsabilités. Système U n'est qu'un outsider. Le groupement ne peut pas être le seul à répercuter des hausses de prix.Qu'attendez-vous exactement de Carrefour et de Leclerc ?Tous deux ont déclaré qu'ils n'accepteront pas de hausses. Cette attitude met sous pression leurs fournisseurs et leurs concurrents. Or, certaines hausses de tarifs sont argumentées et raisonnables ; il faut le dire. À l'inverse, certaines sont injustifiées, par exemple dans les rayons des biscuits où les tarifs proposés sont en hausse de 7 % à 8 %. L'attitude de ces fournisseurs-là discrédite alors les négociations. C'est aussi regrettable.

latribune.fr

01 Févr 2011, 11:08

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