L'agence de notation Fitch s'interroge sur le profil de crédit des banques chinoises

L'inflation et le resserrement accru de politique monétaire qui s'en suivrait pourraient être les principaux défis des banques chinoises en 2011. Du coup, l'agence de notation Fitch met en garde dans un rapport sur le secteur bancaire chinois. Pour l'instant, elle s'attend à des perspectives « stables » pour ces établissements financiers et n'entrevoit pas de signe d'un réel changement de politique monétaire. Fitch prévoit un ralentissement de la croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois à 9 %, contre 10,3 % en 2010, et une politique monétaire relativement modérée avec, comme c'est le cas actuellement, une hausse régulière mais légère des taux des réserves obligatoires et d'intérêt. L'octroi de crédits devrait augmenter de 20 % pour atteindre 10.000 à 11.000 milliards de yuans (1.500 milliards de dollars) cette année. L'inflation, quant à elle, devrait progresser de 4,2 %, contre 3,5 % en 2010. Néanmoins, le risque d'un ralentissement plus fort que prévu de la croissance économique en Chine n'est pas exclu. « Un choc inflationniste déclenché par une hausse du prix des matières premières plus forte qu'anticipé par Fitch et/ou des erreurs de politique monétaire causées par un manque d'appréciation du degré d'urgence quant à l'inflation pourraient provoquer un resserrement monétaire plus fort et un risque de réajustement à la baisse des prévisions de croissance », explique Charlene Chu, l'analyste de Fitch en charge du secteur bancaire à Pékin. Cette situation affecterait le secteur immobilier et les banques en raison des prêts qu'elles ont consenties.Ce dimanche, le gouverneur de la Banque centrale a insisté sur le fait que l'inflation restait plus élevée que prévu et n'a pas exclu une prochaine hausse du taux des réserves obligatoires. Le consensus des analystes table également sur une prochaine hausse des taux d'intérêts. Or, les banques chinoises ont besoin d'une politique monétaire relativement modérée ne serait-ce que pour payer les intérêts des créances douteuses accumulées en 2009-2010. Ces prêts, dont il est difficile de connaître l'étendue, sont une bombe à retardement pour le système bancaire. « Ils sont très difficiles à comptabiliser. Ils mettront du temps à apparaître dans les bilans », explique Charlene Chu. Virginie Mangin, à Pék
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