Carrefour cède deux de ses filiales, la Bourse applaudit

Enfin une bonne nouvelle pour les porteurs de titres Carrefour ! Le groupe français de distribution a confirmé, tardivement lundi, « étudier différents projets pouvant mener à une mise sur le marché de certains de ces actifs ». Publié en toute fin de séance, son communiqué a propulsé le titre Carrefour (+ 5,33 %) dont les échanges étaient portés dès le début de la matinée par la publication d'un article dans « Le Figaro ». Pendant un temps, la direction de Carrefour s'en est tenue à un « no comment ». Avant de se raviser. Car les informations du quotidien apportent du baume au coeur des actionnaires du groupe, échaudés par des ventes 2010 médiocres, deux avertissements sur résultats à la fin de l'année dernière et un titre en baisse de 10 % depuis mi-octobre 2010.Le Figaro affirme que les « administrateurs, conseillés par BNP Paribas, planchent sur un projet de spin-off simultané de Dia et Carrefour Property ». « À ce jour, aucune décision n'a été arrêtée », indique Carrefour. Mais, en fait, ses actionnaires de référence, Groupe Arnault et Colony Capital qui détiennent 20 % de ses droits de vote, sont bel et bien à la manoeuvre pour imposer «une stratégie d'optimisation de sa performance et de valorisation de ses actifs ». La mise en Bourse d'une part de sa foncière Carrefour Property est de nouveau à l'étude. Elle avait déjà été dans les tuyaux, avant que la chute de Lehman Brothers ne la contrarie. « Dans les différentes options actuellement étudiées concernant l'immobilier, Carrefour conserverait le contrôle de Carrefour Property », précise le distributeur, en indiquant que « dès finalisation, ces projets seront soumis pour examen au conseil d'administration ». Selon « Le Figaro », il pourrait en décider le 2 mars, à la veille de la publication des résultats annuels de Carrefour. « Ce projet n'est guère surprenant », indique un proche de la direction des Finances de Carrefour. Le marché de l'immobilier commercial, dont les rendements sont jugés juteux, a la cote. Il a bien résisté à la crise. Casino a fait mouche en introduisant sa foncière Mercialys. Chez Carrefour, « le dossier a refait naturellement surface avec la normalisation des conditions de marché », souligne Nicolas Champ, analyste de Nomura cité par Reuters. L'ensemble est évalué, à plus 11 milliards d'euros, à fin septembre 2010. Dia pourrait lui aussi contribuer à la valorisation du groupe. Son échelle mondiale (6.370 magasins, en Europe, en Asie et en Amérique Latine) complique une cession rapide. Pas un opérateur ne serait prêt à reprendre, d'un bloc, un tel réseau présent en France, comme en Chine ou en Turquie. Dès lors, sa cotation partielle résoudrait le problème. L'enseigne est évaluée 4 milliards d'euros.La mise en Bourse de Carrefour Property et de Dia ferait figure de manoeuvre « colonyale ». Le fonds d'investissement Colony Capital a été l'artisan de la scission du groupe hôtelier Accor de Endered, vache à lait spécialisée dans les Tickets Restaurants. Juliette Garnie
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