La France vise moins de 3 % de déficit en 2013

D'un côté, le regard acéré des agences de notation, de l'autre, les attentes de Français dont le pouvoir d'achat est mis à rude épreuve par l'inflation. Et le gouvernement au milieu. L'exécutif est écartelé entre la volonté d'exploiter au mieux les résultats meilleurs qu'attendu sur le terrain des comptes publics mais ne veut pas risque d'alimenter les revendications en tous genres.Selon les chiffres publiés jeudi par l'Insee, le déficit public a été ramené en 2010 136,5 milliards, soit 7 % du PIB, quand les dernières prévisions contenues dans le projet de budget pour 2011 tablaient sur 7,7 %. Le niveau affiché pour 2010 marque donc un reflux de 0,5 point par rapport à 2009, année qui avait vu le déficit plonger à des profondeurs record (? 142,5 milliards et 7,5 % du PIB) sous le coup de l'effondrement des recettes et l'impact des mesures de soutien à l'économie. Avec les comptes publiés jeudi, la France aura donc une marche un peu moins haute à franchir pour tenir ses engagements vis- à-vis de ses partenaires européens. « Nous pouvons même dire dès à présent que nous serons un peu en dessous de 6 % », s'est avancé jeudi, François Baroin, évoquant l'objectif de redressement du déficit pour 2011. « Nous réduirons plus rapidement notre dette », a aussi assuré le ministre du Budget. En 2010, la dette a touché un nouveau record à 81,7 % du PIB. Mais le vrai test de la volonté française de redresser ses finances publiques interviendra en 2012. Selon la trajectoire - qui devrait être actualisée à la mi-avril - des finances publiques transmises à Bruxelles, Paris s'est en effet engagé à ramener le déficit public à 4,6 % l'an prochain et 3 %, le plafond autorisé par les traités européens, en 2013. La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, avec François Baroin, se font même un peu plus optimistes dans un communiqué espérant ramener « le déficit public en-deçà de 3 % en 2013 ».Perspectives encourageantesTout en présentant ces perspectives encourageantes, l'exécutif coupe l'herbe sous les pieds de ceux qui voudraient voir l'État desserrer les cordons de la bourse. François Baroin s'est employé à doucher toutes les espérances. « Ça ne nous donne pas de marge de manoeuvre : soyons clairs, ce sont des niveaux de déficit très élevés », et « il ne peut pas y avoir de débat politique sur ?y a-t-il une cagnotte ou pas?? Il n'y a pas de marge de manoeuvre, il n'y a pas d'argent en plus ». Et pour ceux qui n'auraient pas compris le message, François Baroin a, dans la foulée, tacler le secrétaire d'État à la Fonction publique, Georges Tron, qui voulait interrompre en 2012 le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Anne Éveno
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