Un élément est venu troubler le processus de restructuration du secteur bancaire espagnol qui semblait jusque là relativement bien ordonné. La rupture de la fusion dite « froide » de Banco Base, banque formée par quatre caisses d'épargne, a poussé l'une d'entre elles, la Caja de ahorros del Mediterráneo (CAM) à solliciter l'apport de fonds publics pour pouvoir atteindre le seuil de 10 % de capitaux durs imposé par la nouvelle réglementation du secteur. La CAM n'a pas voulu préciser le montant que pourrait atteindre sa demande mais la presse évoque une somme qui oscillerait entre 2 milliards et 2,5 milliards d'euros. Désormais isolée et fragilisée, la CAM pourrait susciter l'intérêt de grandes banques et de caisses qui n'ont pas caché leur intention de profiter des opportunités issues de la restructuration du secteur des caisses d'épargne. L'agence Europa Press affirme que la Banque d'Espagne aurait sondé des banques comme Santander ou BBVA pour étudier l'éventualité qu'elles reprennent la caisse d'Alicante, la partipation au capital de l'État étant nécessairement temporaire.Les trois autres caisses concernées par la rupture de la fusion de Banco Base, Cajastur, Caja Cantabria et Caja de Extremadura pourraient reprendre ensemble le projet sans la CAM et rechercher de nouveaux partenaires. Quoiqu'il en soit, tous les établissements concernés devront avoir approuvé leur nouvelle stratégie avant le 28 avril.Le groupe Banco Base formé jusqu'à mercredi par les quatre caisses avait quant à lui sollicité 2,8 milliards d'euros au Fonds de Restructuration Ordonnée Bancaire (FROB, le fonds de sauvetage des banques espagnoles), selon la presse, soit le double des estimations de la Banque d'Espagne. Cette aide ne sera finalement pas déboursée puisque les assemblées de trois des quatre caisses formant le Banco Base ont rejeté le transfert de leurs actifs financiers à l'entité commune, brisant ainsi le projet signé par leurs conseils en juillet 2010. Seule l'assemblée de la CAM avait soutenu le projet. C'est toutefois la détérioration de la situation financière de cette dernière, inattendue selon ses associées, qui les a poussés à rejeter la concrétisation de Banco Base, qui devait être le troisième groupe de caisses d'épargne en termes d'actifs. Gaëlle Luc