Des syndicats profondément divisés, tout comme la gauche

Par latribune.fr  |   |  316  mots
Jean-François Copé le dit mezzo vocce : en mettant en avant ses propositions sur les retraites, tout au long des semaines à venir, la majorité parlementaire veut contraindre le parti socialiste à sortir du bois sur le sujet... et afficher ses divisions. Il en sera de même, s'agissant des syndicats. Sur cette réforme emblématique, ils affichent des positions presque irréconciliables, qui traduisent deux visions de la réalité sociale. D'un côté, la CFDT réclame une remise à plat totale du système de retraites, afin de lutter contre les inégalités présentes et à venir.inégalitésDans l'interview qu'il a accordée récemment à « La Tribune », François Chérèque mentionnait pas moins de six domaines dans lesquels il était nécessaire de combattre les inégalités entre futurs retraités. En face, Force Ouvrière, par exemple, conteste fermement cette vision des choses. « Je ne vois pas pourquoi les inégalités existant dans le monde salarial devraient disparaître au moment du passage à la retraite », estime Bernard Devy, secrétaire confédéral de FO, chargé des retraites et de la protection sociale. « La réforme des retraites ne doit pas servir à cela. » FO ne demande donc pas de remise à plat du système, mais veut lutter contre un durcissement trop prononcé du régime actuel. En fait, « cette opposition traduit deux visions de la réalité du monde du travail », souligne un responsable syndical. La CFDT prend acte de la fin du modèle des Trente Glorieuses, de la précarité croissante, des carrières heurtées, qui sont à l'origine de profondes inégalités au moment de la cessation d'activité. FO et la CGT, au contraire, n'admettent pas cette réalité, et prônent un retour à un modèle de stabilité de l'emploi, auquel le système de retraite actuel est effectivement adapté. I. B.