Un tiers du plan de relance russe a été dilapidé

Par latribune.fr  |   |  359  mots
Les mesures de soutien à la croissance adoptées pour contrer la crise étaient inadaptées, selon l'École Supérieure d'Économie de Moscou. L'étude, réalisée « dans l'intérêt du gouvernement », montre en effet que l'effondrement économique de 2009 a été provoqué par une chute brutale de la production industrielle et non par le recul de la demande. Le premier facteur serait responsable « aux trois quarts » de la contraction de 7,9 % de l'économie russe en 2009 et « par conséquent, le soutien de la demande [par les mesures anticrises gouvernementales] ne pouvait être efficace », explique le rapport. « L'industrie a réduit sa production de manière complètement indépendante [de la demande] ». Secoué par la violence de la crise, bien plus forte que chez ses pairs du BRIC et qu'en Occident, le Kremlin n'a pas tenu compte du décrochage de l'industrie. Seules 8 % des dépenses anti-crise ont réellement servi à stimuler la demande, selon l'École Supérieure d'Économie, tandis que l'essentiel de l'aide a atterri dans les coffres de banques d'État ou servi à sauver les Chemins de Fer russes. En outre, les 78 milliards d'euros injectés par la Banque Centrale pour maintenir un système bancaire à flot, n'ont aucunement permis le redémarrage de la distribution de crédit. Virage vers la rigueurLe président russe Dmitri Medvedev a annoncé la fin des mesures de soutien. Le maître du Kremlin a déclaré mardi que les « mesures anticrise devront être progressivement abandonnées car le soutien de l'État ne peut se poursuivre longtemps au moyen de subventions ». Il encourage une transition vers les partenariats public-privé susceptible de stimuler la modernisation. Dmitri Medvedev a fixé pour objectif une division par deux du déficit budgétaire en 2013. Il était de 5,9 % en 2009. Le virage vers la rigueur signale une victoire pour le ministre des finances Alexeï Koudrine, souvent isolé. « La mise en oeuvre de cette stratégie devrait favoriser la baisse de l'inflation  », estime Evgueni Gavrilenkov, économiste en chef chez Troika Dialog, très enthousiasmé également par la promesse de réduire de 20 % le nombre des fonctionnaires d'ici à 3 ans. Emmanuel Grynszpan, à Moscou