La réforme de l'assurance emprunteur attise la concurrence

Les nouvelles dispositions sur l'assurance emprunteur entrent en vigueur ce 1er septembre. L'enjeu pour les consommateurs n'est pas négligeable puisque l'assurance représente entre 5 % et 16 % du coût total d'un crédit immobilier, selon les calculs du courtier en crédit Meilleurtaux. Concrètement, les particuliers peuvent désormais choisir entre l'assurance proposée par l'établissement de crédit qui leur accorde le prêt, ou une assurance individuelle souscrite en délégation d'assurance auprès d'un autre organisme (compagnie, mutuelle, etc). Auparavant, l'emprunteur pouvait en théorie déjà solliciter cette délégation mais la banque prêteuse pouvait conditionner l'obtention du crédit à la souscription de l'assurance. La banque ne peut plus lier crédit et assurance et ne pourra refuser une assurance extérieure, qu'en le justifiant par écrit. critères comportementauxSeulement 15 % des assurances emprunteurs souscrites à l'occasion d'un crédit immobilier donnaient lieu à une délégation d'assurance en 2009 selon la Fédération française des sociétés d'assurances (voir graphique). Chez Meilleurtaux, plus enclin à conseiller aux clients de faire jouer la concurrence, cette proportion se situait autour de 30 %. Elle pourrait monter dans l'avenir à plus de la moitié des nouvelles affaires. Avec les taux de crédit immobilier très bas actuellement, le poids relatif de l'assurance (de 0,10 % à 0,40 %) dans le coût global d'un prêt s'accroît. Le taux de l'assurance dépend avant tout de l'âge de l'emprunteur. Or dans un contrat de groupe comme ceux des banques, le tarif est globalisé soit sur l'ensemble du portefeuille d'assurés, soit par tranche d'âge. En revanche, une assurance individuelle utilise des critères plus pointus : l'âge, mais aussi des éléments de comportements (fumeur ou non, profession, loisirs). Un jeune non fumeur peut ainsi réduire le coût de son assurance d'au moins 60 % et une profession à risques autour de 10 %. Le prix n'est cependant pas le seul critère. « Les garanties proposées sont aussi à considérer », précise Christophe Clément, directeur des assurances de Meilleurtaux.com, à commencer par l'étendue des principales couvertures : risque décès, d'incapacité et d'invalidité et de perte d'emploi. L'assurance individuelle est conseillée pour celui qui veut prolonger son crédit jusqu'à un âge avancé (85 ou 90 ans) ou pour un couple qui veut une couverture à 100 % pour les deux (et non 50 % pour chacun comme c'est souvent proposé), ou alors pour un emprunteur qui veut bénéficier d'une prise en charge forfaitaire en cas d'arrêt de travail (par opposition à indemnitaire qui ne couvre que le différentiel de revenu). Même si la concurrence sur l'assurance va s'accentuer, toutes les banques ne semblent pas prêtes à revoir leur offre. « Nous sommes en conformité avec la nouvelle législation mais nous ne modifions pas notre approche », indique-t-on ainsi aux Caisses d'Épargne. D'ailleurs pour certains profils les plus classiques, les contrats de groupe des banques restent compétitifs.
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