Poma désenclave les quartiers périphériques de Rio

Poma va bientôt permettre de relier cinq quartiers périphériques de Rio au réseau ferroviaire grâce à un système de type télécabine capable de transporter 3.000 personnes par heure. Le tout sur près de 4 km, divisés en 5 sections et ponctués de 6 gares, pour un budget d'environ 25 millions de dollars. Une première mondiale, portée par cette société grenobloise de 800 salariés qui réalise 220 millions d'euros de chiffre d'affaires. « Nous sommes prestataires de services pour le consortium Rio Melhor qui a été choisi par l'État de Rio, la municipalité de Rio et l'État fédéral pour désenclaver le Complexo do Alemão, un quartier défavorisé de la ville », explique Philippe Adrien, directeur commercial export qui a géré la négociation du contrat. Outre le téléphérique et ses gares, ce projet comprend un hôpital, des écoles, des bibliothèques... Soit, au total, un investissement de 250 millions de dollars.Depuis la reconstruction du périphérique du Pain de Sucre, dans les années 1970, Poma est en terrain connu à Rio. « Ce qui fait la complexité de ce chantier, c'est que nous sommes en environnement urbain?; d'où de nombreux problèmes administratifs », souligne Philippe Adrien. Lancement en fin d'annéeIl a ainsi fallu quasiment écrire un règlement moderne pour les téléphériques qui tienne compte des dernières évolutions techniques. « Nous avons signé le contrat en septembre 2007, mais les Brésiliens ont dû d'abord faire des logements sociaux pour reloger les personnes dont les maisons allaient été détruites. Cela a pris un an. » Poma a alors pu monter son matériel sur site. « Nous comptons démarrer en octobre ou novembre les tests de certification pour permettre une exploitation commerciale d'ici à la fin de l'année. »« Les Brésiliens, précise Philippe Adrien, ont suivi l'exemple de ce que nous avons fait à Medellín, en Colombie, dans les quartiers sensibles de Santo Domingo, à savoir la pacification des quartiers grâce à un téléphérique rendant leur accès plus facile et favorisant ainsi leur développement. » C'est, en effet, à l'occasion d'une émeute assez violente, en 2007, dans un quartier de Rio que le président Lula s'est inspiré de cette expérience colombienne réussie. L'administration brésilienne s'est alors rapprochée de Poma pour bâtir un projet. « Les Brésiliens ont changé, estime Philippe Adrien. Ils ne veulent plus tout faire par eux-mêmes et n'hésitent pas à aller chercher les compétences là où elles sont. Nous avons ainsi été quasiment choisis d'emblée du fait de nos références même si, en bons commerçants, ils ont contrôlé nos prix auprès de la concurrence... » Quant au chantier, il s'est déroulé sous les meilleurs augures. « En dépit de toutes les difficultés rencontrées, en particulier les déplacements de population, l'appareil aura été installé en moins de trois ans. J'ai notamment trouvé l'administration particulièrement efficace et pragmatique », assure Philippe Adrien. Odebrecht, leader du consortium et partenaire de Poma, lui fournit le personnel?: « Nos chefs monteurs, qui supervisent les opérations et encadrent ces équipes pour monter l'appareil, parlent en général au moins espagnol et arrivent donc à se faire comprendre dans ce que nous appelons familièrement... le ? portignol ? ».
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