Qui va payer plus d'impôt ?

Par latribune.fr  |   |  485  mots
Qui paiera plus d\'impôts en 2013? Si grosso modo, ce sont les plus aisés qui seront mis à contribution, tandis que les classes moyennes seront épargnées, comme l\'affirme le gouvernement, ce constat mérite d\'être nuancé. A priori, tout est clair: 8,5 millions de foyers fiscaux auront droit à un allègement d\'impôt sur le revenu -les plus bas revenus, bien sûr-, tandis que 4,1 millions de foyers aisés paieront plus, au contraire.Sur le fait d\'imposer les plus riches, pas de doute: au-delà de 150.000 euros par part, le taux d\'impôt passera de 41% à 45%, et surtout, les revenus du capital seront beaucoup plus imposés qu\'auparavant, puisque soumis au barème. Plus question de prélèvement libératoire forfaitaire pour les intérêts, dividendes. Selon Bercy, le petit groupe correspondant à 1% des ménages les plus aisés paiera à lui seul 80% de l\'impôt sur le revenu supplémentaire! Autrement dit, un peu plus de 300.000 foyers seront taxés à hauteur de 2,8 milliards d\'euros, soit une hausse d\'impôt moyenne supérieure à 9000 euros pour ceux-ci. Si l\'on considère le groupe encore plus restreint des plus riches, correspondant à 0,1% des foyers fiscaux, il paie à lui seul 44,5% de la hausse d\'impôt....89% des ménages épargnés: un doute sur le calcul du gouvernement«L\'imposition au titre des revenus de 2012 sera diminuée ou inchangée pour 89% des ménages», affirme le document remis à la presse. Il y a toutefois un hic, dans cette présentation très politique: le gouvernement oublie l\'impact des mesures votées sous Sarkozy, qui joueront à nouveau en 2013, comme le gel du barème de l\'impôt sur le revenu.Ce gel du barème a pour conséquence qu\'un salarié dont la rémunération a augmenté en 2012 comme les prix, paiera plus d\'impôt, contrairement à l\'habitude. D\'ordinaire, le barème est revalorisé chaque année en fonction de l\'inflation. Bercy n\'évalue pas l\'impact de cette disposition, puisqu\'elle a été votée sous Sarkozy. Mais elle a évidemment un effet sur le portefeuille des contribuables. Le gouvernement a seulement prévu d\'adoucir cette potion amère, en majorant la décote à l\'entrée du barème, à 480 euros. Avec pour effet d\'empêcher que des foyers non imposables le deviennent. Et de diminuer un peu la hausse d\'impôt pour ceux dont les revenus ont augmenté comme les prix. Mais pas de l\'annuler. Quand les experts de Bercy évaluent 8,5 millions les bénéficiaires d\'une baisse de l\'impôt, ils prennent en compte cette dernière mesure favorable, mais oublient un peu vite la hausse d\'impôt de Sarkozy. Parce qu\'elle a été votée sous l\'ancienne législature. Mais pour les contribuables, cela importe peu.