Quelque 5.500 jeunes vont tester le revenu d'autonomie

Ils seront « 5.500 jeunes volontaires au plus » à expérimenter prochainement le Revenu contractualisé d'autonomie (RCA), selon le décret d'application publié ce mardi. Annoncé en septembre dernier par l'ancien ministre de la Jeunesse Marc-Philippe Daubresse dans le cadre du second volet du plan « Agir pour la jeunesse » (lire « La Tribune » du 28 septembre 2010), cette nouvelle aide vise à « redonner confiance aux jeunes ». Le principe est de mettre l'accent sur « la question des ressources des jeunes en recherche d'emploi, et sur celle de leur accompagnement socio-professionnel ». L'expérimentation, d'un coût de 20 millions d'euros (elle est financée dans le cadre du fonds d'expérimentation pour la jeunesse), « a pour objet de mesurer les effets de l'allocation d'un revenu garanti, pendant une durée déterminée, sur le parcours d'insertion professionnelle d'un jeune ». En d'autres termes, il s'agit de savoir si cette allocation d'autonomie peut réellement jouer un rôle de stimulus sans pour autant inciter à l'assistanat.L'expérimentation va concerner deux publics : les jeunes de 18 à 22 ans peu qualifiés en grande difficulté (c'est à dire le public éligible au contrat d'insertion dans la vie sociale ou Civis) et les jeunes diplômés de 18 à 23 ans titulaires au minimum d'une licence (bac + 3), « inscrits à Pôle Emploi depuis au moins 6 mois, ne pouvant bénéficier d'une indemnisation » et ayant perdu les avantages étudiants (bourses, restos U, etc.).Un montant dégressifLes premiers, s'ils sont dépourvus de ressources, pourront percevoir une allocation mensuelle de 250 euros la première année, montant qui sera dégressif la seconde année (de 240 à 60 euros). En cas de revenus, l'allocation sera diminuée proportionnellement. Le principe est le même pour les seconds, à ceci près que leur contrat se limite à un an. Le RCA est cumulable avec d'autres allocations, hormis le RSA et le service civique, et l'utilisation des fonds ne sera pas contrôlée. Pour bénéficier de cette sorte de « contrat des droits et devoirs », les jeunes devront en retour suivre un accompagnement renforcé de recherche d'emploi, via les missions locales tirées au sort pour les premiers, ou via l'Apec pour les seconds.L'évaluation du dispositif, qui sera aléatoire, consistera à comparer ces bénéficiaires avec d'autres jeunes accompagnés par les mêmes opérateurs, mais sans allocations. Réclamée de longue date par nombre d'organisations de jeunes et d'étudiants, le RCA est pourtant critiqué, de par son caractère expérimental. L'Unef, qui défend l'idée d'une allocation d'autonomie universelle, juge son montant et son ampleur « bien en-deça des enjeux » et demande à être associée à son évaluation.
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