Le Maroc de Mohammed VI peut-il passer entre les gouttes ? Les fondamentaux ne diffèrent guère de ceux de la Tunisie ou de l'Égypte : urbanisation galopante, jeunesse désoeuvrée, corruption, inégalités sociales spectaculaires, enrichissement rapide ces dernières années du roi et de ses proches. La fortune du roi a ainsi été évaluée désormais à 2,5 milliards par le magazine « Forbes ». Le Maroc est pourtant considéré comme étant relativement à l'abri. « La monarchie et le roi sont très respectés, explique Didier Billion, chercheur à l'Iris, l'institut des relations internationales et stratégiques.Contrairement à la Tunisie et l'Égypte, plusieurs villes sont gérées par des partis d'opposition. Ces amortisseurs font que l'existence même du régime ne me semble pas menacée. » Les liens étroits entre la famille royale et la mouvance islamique sont aussi des éléments déterminants de la stabilité du pouvoir. Au total, « le Maroc ne dispose peut-être pas d'une rente pétrolière comme l'Algérie pour acheter la paix sociale, mais il a suffisamment d'habileté pour canaliser la grogne sociale », estime Thierry Apotheker, président de la société de consultants TAC. Pour autant, le statu quo peut-il durer ? Pour Jean-François Daguzan, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, « l'enrichissement du pays a surtout profité aux élites même si des efforts ont été faits pour développer le Nord ». L. C. et X. H.
Au Maroc, la monarchie et le roi Mohammed VI restent appréciés de la population
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