Deutsche Bank déçoit en 2010 mais reste ambitieuse pour l'avenir

Par latribune.fr  |   |  489  mots
Deutsche Bank explique cette contre-performance par le coût de la consolidation de Postbank, dont elle a acquis en novembre la majorité.C'est une annonce qui n'a pas manqué de surprendre. Trois jours avant la publication officielle de ses résultats annuels annoncée pour jeudi, Deutsche Bank a rendu public lundi soir dans un bref communiqué l'essentiel de ses chiffres 2010. Des chiffres très inférieurs aux attentes des marchés qui ont contraint la banque à cette livraison anticipée. Au quatrième trimestre 2010, le résultat net de la première banque allemande ne sera en effet que de 600 millions d'euros. C'est plus de moitié moins que le bénéfice enregistré sur l'ultime trimestre de 2009, soit 1,3 milliard d'euros. Sur un an, le profit net s'établirait ainsi à un peu moins de 4 milliards d'euros, soit un quart de moins que les 5,2 milliards d'euros de 2009. Certes, le bénéfice de la fin 2009 était dopé par des effets fiscaux, mais le bénéfice imposable est tout aussi décevant : à 700 millions d'euros, il se situe 500 millions d'euros en deçà des attentes du marché. Pourtant, les performances opérationnelles du groupe ne sont pas en cause : le produit net bancaire devrait ainsi sur le seul quatrième trimestre progresser de 34,5 % à 7,4 milliards d'euros. Départ annoncéDeutsche Bank explique cette contre-performance par le coût de la consolidation de Postbank, dont elle a acquis en novembre la majorité, mais aussi par les investissements consentis dans « la nouvelle organisation » du groupe. Il faudra attendre jeudi pour en savoir plus, mais la banque a d'ores et déjà précisé que la division banque d'investissement et la banque privée Sal. Oppenheim, rachetée en 2009, sont concernées. Ce dernier trimestre de 2010 aura donc été consacré au dernier grand chantier entamé par le président du directoire de Deutsche Bank, Josef Ackermann, avant son départ annoncé en 2013 : la construction d'un groupe « plus équilibré » ne dépendant plus de la seule banque d'investissement et donc des aléas du marché. C'est dans cette optique qu'il a lancé dès 2008 le rachat de la Postbank, la plus importante banque privée de détail d'Allemagne, et qu'il a racheté Sal. Oppenheim, première banque privée du pays, en 2009. Mais ces deux établissements sont loin d'être en bonne santé financière. Sal. Oppenheim, notamment, a souffert d'investissements hasardeux avant son rachat. Il faut donc y faire le ménage. La vente de sa filiale, la banque BHF, devrait se conclure rapidement, des négociations exclusives avec le groupe du Liechtenstein LGT ayant été annoncées fin décembre. Ces grandes manoeuvres n'inquiètent donc pas le marché. Mardi, l'action Deutsche Bank a, du reste, affiché une hausse à Francfort (+ 1,64 %). Beaucoup évoquent une sorte de retraite stratégique de Josef Ackermann qui aurait sacrifié son année 2010 pour atteindre dès 2011 10 milliards d'euros de résultat imposable. Un objectif qui semble extravagant aux analystes.