Le dollar dispose d'un potentiel de hausse supplémentaire

Le dollar a poursuivi sur sa lancée lundi, grimpant à un point haut de sept mois face à l'euro en début de séance, à 1,3850, avant que le marché des changes ne reprenne son souffle, la frénésie d'achats de ces dernières semaines l'incitant à prendre temporairement ses bénéfices. Mais ce ne serait qu'un très précaire sursis, si l'on en croit la plupart des économistes qui ont repris foi dans le dollar. À commencer par la banque britannique Barclays Capital, qui estime qu'elle a été beaucoup trop conservatrice en pronostiquant une reprise du billet vert limitée à 5 % cette année. Son stratège changes, David Woo, précise les trois principales raisons de ce mea culpa, qui devrait entraîner le dollar à 1,35 pour 1 euro d'ici à six mois, au lieu de 1,40 précédemment anticipé.La première tient à l'effet Scott Brown. La défaite surprise du Parti démocrate à l'issue de l'élection sénatoriale partielle du Massachusetts au profit du républicain Brown est très positive pour le dollar. Elle rend hautement improbable la mise en oeuvre d'un second plan de relance avant les élections de mi-mandat en novembre, ce qui va conduire à une amélioration des finances publiques américaines. La banque a calculé qu'un redressement de 1 % du ratio déficit sur PIB est historiquement associé à une appréciation du taux de change effectif réel du dollar de 9 %. Un phénomène qui pourrait être amplifié cette année du fait de l'amélioration attendue de la situation budgétaire américaine, alors que celles de la zone euro et du Japon vont continuer à s'aggraver.La deuxième raison tient à la fin programmée des rachats d'actifs par la Réserve fédérale à la fin du premier trimestre. Si, comme Barclays s'y attend, la croissance demeure robuste alors que le marché du travail s'améliore au premier trimestre, la Fed n'aura plus aucune raison de prolonger ces programmes de crise qui, par leur ampleur, avaient lourdement pesé sur le dollar l'an dernier. Les chiffres d'hier semblent donner raison à la banque : l'indice des directeurs d'achats du secteur manufacturier américain (ISM) a bondi à 58,4 en janvier, tandis que son homologue de la zone euro, le PMI, se contentait de remonter à 52,4. Enfin, le billet vert devrait profiter du tarissement de l'accumulation de réserves par les pays émergents. Leur diversification avait été l'un des facteurs pesant sur le dollar en 2009. Les derniers chiffres montrent que les réserves de change des banques centrales des « Bric » ont cessé de progresser. Notamment les plus importantes d'entre elles, celles de la Chine, resteraient stationnaires, alors que Pékin a amorcé une politique de durcissement des conditions de crédit qui pourrait s'intensifier et propulser le dollar beaucoup plus haut.
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