Canal Plus fait sortir la fiction des frontières

Par latribune.fr  |   |  362  mots
Avec « Versailles », une série historique de 12 épisodes coproduite avec Capa, pour Canal Plus, Marathon-Zodiak signera son premier projet de fiction d'envergure internationale. Prévu pour 2012, son budget - 30 millions d'euros - s'approche des standards américains du genre (3 millions de dollars l'épisode) et l'écriture a été confiée aux scénaristes de la série américaine « Mad Men ». Crédibilité acquiseFace à la banalisation du cinéma et des séries américaines, Canal Plus développe depuis cinq ans des séries exclusives, sous le label « Création originale ». Ce furent d'abord des projets purement français (« Braquo » coproduit par Capa avec Marathon, « Mafiosa », « Pigalle la nuit ») dont certains, comme « Engrenages », se sont vendus à la BBC, et d'autres comme le récent « Maison close » ont drainé plus de spectateurs que les séries américaines programmées par la chaîne. Plus récemment, le groupe s'est lancé dans de grandes coproductions internationales. La projection au Festival de Cannes de « Carlos » a donné au groupe une crédibilité sur le marché mondial. « Borgia » saga en 12 épisodes de la dynastie italienne de la Renaissance, en tournage à Prague, est une coproduction franco-allemande (Lagardèrerave;re, Jan Mojto, un habitué des coproductions franco-allemande depuis « le Comte de Monte-Cristo » pour TF1), mais l'auteur est l'américain Tom Fontana (scénariste de la série « Oz »). Pour la suite de « XIII » coproduite avec M6, tirée de la bande dessinée, le tournage des 13 épisodes se déroule au Canada, car la série est coproduite par le français Cipango (EuropaCorp) et le canadien Prodigy. Dans les deux cas, le budget est de l'ordre de 2 millions d'euros l'épisode. Mais, l'apport de la chaîne cryptée, de l'ordre de 500 à 700.000 euros par épisode, est inférieur à sa contribution à des productions purement françaises, à 1 million d'euros l'épisode, où la chaîne, seule financeur, met plus de 800.000 euros. Tournages en anglaisDes programmes mieux financés donc pour un coût moindre pour le diffuseur français, explique Fabrice de la Patellière, directeur de la fiction de Canal Plus. Revers de la médaille, les tournages se font exclusivement en anglais. I. R.