La bataille des primaires se dessine au PS

Par latribune.fr  |   |  531  mots
La douce euphorie qui a suivi la victoire des régionales se dissipe peu à peu au Parti socialiste, où les grandes manoeuvres pour la désignation du candidat à l'élection présidentielle de 2012 ont commencé. Pierre Moscovici, proche de Dominique Strauss-Kahn (DSK) mais possible candidat lui-même, a pris l'initiative d'appeler à la tenue d'un congrès du parti en octobre 2011, avant les primaires qui départageront les présidentiables. Ce congrès, a-t-il expliqué mercredi, aurait « la capacité à ordonner le débat ». Il permettrait de « tamiser » les candidatures, de jouer le rôle d'un « tour éliminatoire ». Le député du Doubs se prononce aussi pour des primaires « assez proches » de l'élection présidentielle du printemps 2012. « La primaire n'a de sens que si elle produit un effet sur le vote », souligne-t-il en expliquant que, si la gauche s'empare du Sénat à l'automne 2011, ce sera « un moment extrêmement fort ». Un calendrier tardif avantagerait surtout le directeur général du FMI, dont le mandat court jusqu'à l'automne 2012, mais Pierre Moscovici juge que, de toute façon, Dominique Strauss-Kahn devra dévoiler ses intentions « d'ici à la fin 2010 ». « La stratégie du recours ne peut plus fonctionner. S'il attend trop, ils ne le laisseront pas revenir », souligne-t-il en reconnaissant qu'à la faveur des régionales, Martine Aubry a consolidé son statut de présidentiable. La première secrétaire du PS fait désormais jeu égal avec DSK dans les sondages.Mais pour Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, les trois vainqueurs du congrès de Reims de novembre 2008, tout conflit est interdit. Car la fin de leur alliance au sommet favoriserait leurs adversaires, à commencer par Ségolène Royal. D'où la publicité donnée à leur « pacte de non-agression », selon lequel un seul d'entre eux irait aux primaires, au risque de nourrir les soupçons sur un passage en force lors de la compétition.triumviratDéterminé à bousculer le triumvirat de Solferino, François Hollande plaide pour des primaires dès le printemps 2011. « Nicolas Sarkozy va se mettre en mouvement durant toute l'année 2011. On ne peut pas le laisser ?s'ébrouer? seul », soutient l'ancien premier secrétaire du PS. Chargé de l'organisation des primaires, Arnaud Montebourg voit large, « du printemps à l'automne 2011 ». Il défend un premier tour sur une base ouverte à toutes les candidatures puis une sélection qui s'opérera « jusqu'à temps qu'il y ait une majorité absolue ». La convention nationale du 3 juillet fixera le processus définitif, qui aura été soumis en juin au vote des militants socialistes. Du côté de Ségolène Royal, grande perdante des jeux d'appareil du congrès de Reims, la prudence reste de mise à l'approche d'une nouvelle « guerre des chefs ». Invitée jeudi matin sur RMC et BFM-TV, la présidente de la région Poitou-Charentes a d'ailleurs rappelé qu'à l'heure actuelle, elle n'était pas candidate aux primaires. Mais l'un de ses soutiens, le président de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, a appelé à des « primaires ouvertes » avant l'été 2011, soulignant que l'ex-candidate de 2007 « a deux atouts : une relation forte avec l'électorat populaire » et une capacité à « anticiper les attentes et les évolutions de la société française ».