Le président de Barclays fait les frais du scandale du Libor

Le scandale du Libor a fait une première victime. Reflet du tollé que suscite l\'affaire outre-Manche, le président du conseil d\'administration de Barclays, Marcus Agius, a annoncé lundi qu\'il quittait son poste, confirmant une information diffusée par la BBC dimanche. \"Les événements de la semaine dernière ont mis en évidence des comportements inacceptables au sein de la banque et ont porté un coup dévastateur à la réputation de Barclays\", a estimé Marcus Agius dans un communiqué. \"Nos clients, employés et actionnaires ont été déçus et j\'en suis sincèrement désolé\", a-t-il ajouté. La banque va par ailleurs lancer un audit sur ses pratiques, qui doit conduire à un rapport public et à la publication d\'un nouveau code de conduite pour ses employés.Plusieurs banques impliqués dans le scandaleBarclays a annoncé mercredi qu\'elle allait payer au total l\'équivalent de 290 millions de livres -soit environ 360 millions d\'euros- pour mettre fin à des enquêtes des régulateurs britannique et américain sur des tentatives de manipulation des taux interbancaires Libor et Euribor. Ces taux définissent le prix auquel les banques se prêtent de l\'argent, mais aussi indirectement ceux des crédits aux ménages et aux entreprises. L\'affaire a fait grand bruit au Royaume-Uni et d\'autres établissements sont impliqués dans ce scandale. Une vingtaine d\'enquêtes auraient ainsi été ouvertes sur plusieurs continents et viseraient notamment Citigroup, HSBC et UBS. Dimanche, on apprenait d\'une source proche du dossier que Royal Bank of Scotland (RBS), qui devrait aussi payer une amende, a licencié quatre de ses traders fin 2011 en raison de leur implication présumée dans cette affaire.Un ténor de la finance et des affairesLe scandale politique soulevé outre-Manche par la condamnation de Barclays a donc fait vaciller un ténor de la finance et des affaires.Marcus Agius, né en 1946 et diplômé d\'Harvard, a commencé sa carrière chez Lazard à Londres en 1972. Il prend les commandes de la succursale britannique de la banque en 2001 avant de devenir vice-président du groupe en 2002. La même année, il est nommé président de BAA (British airports authority), le propriétaire et gestionnaire des principaux aéroports britanniques à l\'exception de celui de Gatwick, tout en conservant ses fonctions chez Lazard. En 2006, il rejoint finalement Barclays et remplace le 1er janvier 2007 Matthew Barret en tant que président du conseil d\'administration.Le leader de l\'opposition réclame \"un changement de direction plus vaste\"D\'autres départs pourraient secouer l\'établissement britannique. Particulièrement visé par les critiques, le directeur général Bod Diamond représente désormais le symbole des excès de la finance en Grande-Bretagne et reste sous pression. Le leader de l\'opposition travailliste, Ed Miliband, a ainsi estimé lundi qu\'il fallait \"un changement de direction plus vaste, incluant Bob Diamond\", qui \"était responsable du pôle de Barclays où ont eu lieu ces scandales il y a plusieurs années\". Le directeur général américain, qui a fait son mea culpa en renonçant à son bonus, est justement convoqué mercredi 4 juillet devant une commission parlementaire britannique pour s\'expliquer. Plusieurs voix se sont en outre élevées ce week-end au Royaume-Uni pour demander que la loi soit durcie pour que les banquiers indélicats répondent de leurs actes devant la justice. 
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