L'Algérie va se passer du blé français

Par latribune.fr  |   |  358  mots
Pour la deuxième année consécutive, l'Algérie n'importera pas de céréales en 2010 en raison d'une production locale record de près de 6,1 millions de tonnes, a annoncé la semaine dernière Nouredine Kehal, directeur général de l'Office interprofessionnel algérien des céréales (OAIC, organisme public). L'OAIC est le principal importateur de céréales du pays. En 2009, la récolte locale de céréales s'élevait à 6,1 millions de tonnes, soit le triple de celle de l'année 2008, marquée par une forte sécheresse.Comme en 2009, la bonne récolte de cette année s'explique par une pluviométrie satisfaisante mais aussi par l'entrée en vigueur de mesures décidées par le gouvernement en faveur de cette filière. Il s'agit notamment de l'octroi aux producteurs de céréales de crédits fournisseurs pour l'acquisition de semences d'engrais et de produits phytosanitaires, l'exonération de la TVA sur les produits phytosanitaires et une politique de soutien des prix des engrais à concurrence de 20 %. 350 dollars la tonnePar ailleurs, Alger a décidé de taxer les blés tendre et dur importés par le secteur privé afin d'aligner leurs prix sur ceux des origines locales, a ajouté Nouredine Kehal. « Le prix du blé local dépasse 350 dollars la tonne contre 300 dollars sur les marchés internationaux », a-t-il précisé. Cette initiative devrait réduire considérablement la facture d'importation des céréales (1,2 milliard de dollars en 2009), mais aussi à fermer le marché aux importateurs privés. Lorsque les prix des céréales sont élevés à l'étranger et la récolte insuffisante, le gouvernement octroie des subventions uniquement à l'OAIC, pour éviter une hausse des prix de la semoule et de la farine, deux produits de large consommation, sur le marché local. Jusqu'à 2008, l'Algérie importait 5 millions de tonnes de blé par an, produisant localement, bon an mal an, de 3 à 4 millions de tonnes. Une grande partie de ce blé provenait de France. Aussi, l'absence de l'Algérie sur le marché international du blé et la taxation des importations pénaliseront les producteurs français.Hamid Guemache, à Alge