Robert le Héros a de l'appétit. Après avoir levé 1 million d'euros auprès d'Arkeon Finance en juin dernier, la société prépare son introduction sur le Marché Libre de la Bourse de Paris en janvier prochain. Agence de graphisme, de conseil couleur et de design textile, l'entreprise a su créer, en vingt ans, un univers poétique, coloré et joyeux dans le monde textile. Créée par quatre jeunes femmes des Arts décoratifs, l'entreprise a travaillé pour de grandes marques (Nobelis, les Émaux de Longwy, puis Van Cleef & Arpels, Shiseido, Air France, etc.), séduites par la qualité de leurs créations. En 2002, Laurent Gélis s'associe avec une des fondatrices, les trois autres ayant choisi d'autres horizons professionnels. Il lui faudra six ans pour mettre au point sa stratégie et professionnaliser les activités de Robert Le Héros. « Nous avons étoffé nos collections, imaginé des accessoires de mode à partir de nos tissus et développé des licences aussi bien en France qu'à l'international : Japon, Brésil, États-Unis », explique le dirigeant qui a racheté, en 2008, l'ensemble des parts de la société.TocToc, une nouvelle marqueDepuis, Robert Le Héros est prêt à mettre le turbo. Avec, tout d'abord, l'ouverture d'un site de vente en ligne, puis la réhabilitation de sa galerie parisienne, et en ouvrant deux autres magasins, à Toulouse et à Shanghai. « Cette première boutique se trouve dans le concept store Platane ? dont nous sommes propriétaires à 50 % ?, situé dans le quartier bobo de la ville », explique Laurent Gélis qui, dans la foulée, a ouvert une « boutique hôtel » à Rio (Brésil), la Casa Amarelo. « Un bon moyen d'exprimer la force de notre univers grâce à nos tissus et nos accessoires dans un lieu haut de gamme, chic, mais pas élitiste. » Avec un succès inespéré à la clé : l'hôtel (5 chambres) est quasiment toujours complet.Aujourd'hui, Laurent Gélis vient de créer une nouvelle marque, TocToc. Alors que Robert Le Héros s'adresse aux 40 ans et plus, amateurs de design et de belles matières, TocToc vise les 20/35 ans urbains, consommateurs de mode et de produits graphiques peu complexes, mais très colorés. Une marque complémentaire qui devrait permettre d'ouvrir des concepts stores dans le monde entier dédiés aux deux univers. Grâce aux fonds levés, Laurent Gélis entend structurer ses activités et poursuivre son développement à l'international. Et le programme est déjà chargé : un magasin au Brésil, des boutiques aux États-Unis et, bien sûr, la Chine. De quoi booster le chiffre d'affaires de 0,84 million d'euros en 2009 à 1,67 million en 2011 et viser 6,16 millions en 2014.