Avec près d'une journée de retard, la commission électorale indépendante a annoncé jeudi la victoire d'Alassane Ouattara à l'élection présidentielle de Côte d'Ivoire contre le président sortant Laurent Gbagbo. L'ex-Premier ministre, proche de Nicolas Sarkozy, aurait remporté le scrutin avec 54,10 % des suffrages, contre 45,9 % pour le chef de l'État, selon des résultats provisoires. Mais Pascal Affi N'Guessan, directeur de campagne de Laurent Gbagbo, a réagi en affirmant que ces résultats provisoires n'avaient pas de « validité juridique ». Le Conseil constitutionnel, contrôlé par des proches de Laurent Gbagbo, a lui aussi invalidé la victoire de Ouattara, menaçant de replonger le pays dans le chaos politique.Alassane Ouattara s'était pourtant engagé juste après la promulgation des résultats à former « un gouvernement d'union nationale » qui inclurait des membres des différents partis politiques du pays ainsi que des représentants de la société civile.La tension demeurait vive hier soir dans le pays. Au moins huit personnes ont été tuées par des hommes armés lors d'une attaque menée dans la nuit de mercredi à jeudi dans un bureau local à Abidjan du parti d'Alassane Ouattara.À 68 ans, l'opposant de Laurent Gbagbo, un musulman du nord, cristallise sur sa personne la crise identitaire et toutes les haines qui déchirent la Côte d'Ivoire depuis plus d'une décennie. Le président sortant l'a accusé d'avoir « fait tous les coups d'État » dans le pays, notamment le putsch raté de septembre 2002. Ce nouvel accès de tensions risque d'avoir des répercussions sur le plan économique. Les cours du cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial, ont gagné jeudi 3,8 %, à 2.868 dollars la tonne, en raison d'inquiétudes sur les livraisons. Pour les entreprises françaises présentes en Côte d'Ivoire comme Bouygues ou Bolloréeacute;, cette situation de blocage constitue le pire des scénarios. X. H.

latribune.fr

02 Déc 2010, 23:25

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