En France, Genzyme se relève juste de ses problèmes de production

« Il y a eu pénurie. Aujourd'hui, nous sommes dans le rationnement. » Arrivé depuis trois mois à la tête de Genzyme France, Christian Deleuze a déjà du pain sur la planche. « Les problèmes de production survenus depuis l'an dernier aux États-Unis ont encore des conséquences sur l'approvisionnement en Fabrazyme [300 à 400 patients en France], contre la maladie de Fabry et, dans une moindre mesure, sur le Cerezyme [maladie de Gaucher, 500 patients], dont la production est revenue à 85 % de sa normale » explique à « La Tribune » le nouveau président. La contamination virale qui a affecté ces deux traitements contre des maladies rares dans l'usine Genzyme d'Allston (Massachusetts) n'a pas épargné l'Hexagone. « Nous avons travaillé avec les autorités françaises pour déterminer les profils des patients à servir en priorité, les réductions de dosage possibles, mais aussi les produits concurrents [de Pfizer, Shire ou Actelion] susceptibles de remplacer les nôtres », détaille le dirigeant. Rebond attendu en 2011Un manque à gagner conséquent : en France, les quatre traitements de Genzyme contre les maladies rares représentent 60 % du chiffre d'affaires (200 millions d'euros au total l'an dernier), avant les anticancéreux (30 %) et la rhumatologie (10 %). La biotech possède pourtant une usine à Lyon, qui aura doublé de capacité en 2012. Mais elle produit la thymoglobuline, un traitement contre le rejet des greffes et ne peut fabriquer les produits en rupture. « La production va être en partie basculée vers nos usines de Geel [Belgique] et de Framingham [États-Unis)] », précise Christian Deleuze.Pour cette année, le dirigeant prévoit un recul « d'environ 10 % » du chiffre d'affaires France, en ligne avec la tendance de Genzyme, qui table sur 4,1 milliards de dollars. Le rebond est attendu pour 2011, d'un peu plus de 20 % pour le groupe (5 à 5,1 milliards de dollars) et autant pour sa filiale française. Celle-ci a lancé le 1er octobre le Renvela, successeur du best-seller Renagel, pour les insuffisants rénaux. Mais elle vient de perdre le brevet du Fludara (chimiothérapie). À l'horizon 2012-2013, Christian Deleuze compte sur le Mipomersen contre l'hypercholestérol, une maladie génétique, et sur le Campath, pomme de discorde entre Sanofi et Genzyme qui s'opposent sur le potentiel de ce traitement contre la sclérose en plaques. Sur l'OPA en cours, Christian Deleuze s'abstient de commentaire, se contentant de souligner qu'« il ne faut pas seulement se demander comment Sanofi peut changer Genzyme, mais comment Genzyme peut modifier Sanofi ». Les perspectives de redressement jouent en faveur de la cible. « Nous sommes en passe de régler nos problèmes de production et aurons les résultats de deux études sur le Campath en juin et octobre 2011. Notre valeur ne peut qu'augmenter avec le temps », résume-t-on en interne. Audrey Tonnelie
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