La marque suédoise de haut de gamme Volvo touchée par la crise

Par latribune.fr  |   |  563  mots
Le haut de gamme automobile allemand est préservé jusqu\'ici. Le britannique Jaguar Land Rover aussi.  Mais le suédois Volvo Cars est touché par la crise en Europe. Plus fragile que ses concurrents allemands à cause de sa plus forte dépendance vis-à-vis de l\'Europe de l\'ouest et de l\'absence d\'un marché national fort, la firme de Göteborg a annoncé vendredi une réduction de sa production en décembre sur les sites de Gand, en Belgique, et de Torslanda, en Suède. \"La réduction des volumes sera mise en oeuvre par l\'arrêt de la production un certain nombre de jours \", a indiqué Volvo Cars dans un communiqué.Chômage partielLa production sera arrêtée pendant deux jours à Gand (5.200 salariés) et trois jours à Torslanda (3.200). Le groupe avait déjà chômé du 29 octobre au 2 novembre  sur son site de Torslanda.Le constructeur, propriété du chinois Geely, a également annoncé la baisse de cadence de  production en 2013 sur le site suédois. Le volume de production passera à 45 voitures par heure, contre 50 actuellement. En octobre, Volvo Cars avait déjà décidé la diminution des cadences en 2013 à Gand.Valse des patronsVolvo est dans la tourmente. Il a en effet brutalement changé de patron à la mi-octobre.  Le suédois Hakan Samuelsson, 61 ans, a remplacé   l\'allemand Stefan Jacoby, 54 ans. Le constructeur présentait alors ce changement comme \"nécessaire pour accroître la compétitivité et les ventes en Chine\"! Certaines sources laissent entendre que Stefan Jacoly avait des vues divergentes avec Li Shufu, patron de Geely qui a repris la firme scandinave à Ford en 2010. Volvo est en pleine réduction de coûts. Pour les réduire, le constructeur avait fait passer un message extrêmement dur vis-à-vis de ses fournisseurs en septembre: 400 sous-traitants devaient impérativement baisser leurs prix de 20% en trois ans, selon le journal économique suédois Dagens industri.Faibles économies d\'échelleLa marque scandinave n\'est pas très rentable. Elle avait annoncé un tout petit bénéfice opérationnel de 239 millions de couronnes (28 millions d\'euros) sur les six premiers mois de 2012, divisé par six par rapport à la même période de 2011. Le chiffre d\'affaires semestriel a légèrement progressé de 3,9%, à 65,3 milliards de couronnes (7,7 milliards d\'euros), mais les ventes en volume ont reculé de 4% à 221.309 unités. Malgré la qualité reconnue de ses véhicules, Volvo Cars (rien à voir avec le groupe AB Volvo qui produit des camions) reste un petit constructeur produisant essentiellement dans des pays à coûts relativement élevés (Suède, Belgique), avec de faibles économies d\'échelle. Il fabrique 3,5 fois moins de véhicules qu\'Audi, lui-même adossé au groupe Volkswagen.Marges réduitesC\'est pour cela que les Volvo, développées pourtant sur des plates-formes partagées avec l\'ex-actionnaire Ford, génèrent des marges beaucoup moins élevées que celles des constructeurs allemands. Très loin de là. Volvo a atteint à peine les 0,4% au premier semestre. Dans le même temps, Mercedes atteint une marge opérationnelle de 8,7%, BMW et Audi 11,5%. Le constructeur suédois, qui vient de lancer sa berline compacte V40 produite en Belgique, espère doubler ses ventes mondiales à 800.000 unités d\'ici à 2020 et porter ses ventes en Chine de 47.000 unités l\'an dernier à environ 200.000 d\'ici à 2014.