La BCE poursuit ses rachats de dette et son soutien aux banques

Ni choc, ni effroi, à la manière de Ben Bernanke, le président de la Fed, champion du monde de l'assouplissement monétaire quantitatif, autrement dit du recours à la planche à billets. Placide, c'est l'image qu'a voulu donner Jean-Claude Trichet en pleine tourmente de la dette souveraine, lors de la conférence de presse qui a suivi le conseil de la Banque centrale européenne qu'il préside. Placide parce que la conjoncture dans la zone euro est en voie d'amélioration dans tous les secteurs d'activité, notamment dans l'industrie longtemps sinistrée, comme l'ont révélé les indicateurs récemment diffusés. Les services statistiques de la BCE ont, pour leur part, remis à jour leurs prévisions macro-économiques, qui font désormais état d'une croissance révisée en légère hausse à 1,6 % en 2010, d'une progression du PIB en 2011 inchangée par rapport au diagnostic de septembre à 1,4 % et rehaussée à 1,7 % en 2012, dans un contexte où les pressions inflationnistes restent modérées. L'économie réelle de la zone euro ne menace donc plus de replonger. « Nous sommes dans une dynamique positive, bien que le niveau d'incertitudes reste élevé », a diagnostiqué Jean-Claude Trichet. Lequel est reçu ce vendredi à l'Elysée par Nicolas Sarkozy. En revanche, l'instabilité financière s'est nettement accrue depuis un mois, empêchant une diffusion harmonieuse des mesures conventionnelles de politique monétaire, à commencer par le niveau des taux. Le « refi », le principal taux directeur de la BCE, a été maintenu au plancher historique de 1 % sur lequel il stationne depuis maintenant dix-neuf mois. Un niveau que le président de la BCE a une nouvelle fois jugé « approprié », ce qui implique un statu quo prolongé.Programme « temporaire »L'habile tacticien qu'est le patron de la BCE semblait également placide parce que les « faucons » du conseil des gouverneurs n'ont pas eu raison de sa détermination, affichée dès mardi dernier devant le Parlement européen, de poursuivre les achats de titres de la dette publique des pays de la zone euro en détresse. Une « majorité écrasante » des membres du conseil des gouverneurs y est favorable a t-il insisté, ajoutant que le programme (qui a déjà porté sur 67 milliards d'euros depuis sa mise en oeuvre en mai) continuera d'être « stérilisé », par des opérations de reprise de liquidités qui neutralisent ses effets inflationnistes potentiels. Mais fidèle aux engagements antérieurs de la BCE, le président n'a donné aucune indication sur les montants de rachats à attendre, rappelant que, comme les autres mesures non conventionnelles, ce programme était « par nature temporaire ». Tacticien certes, mais d'un pragmatisme à toute épreuve, Trichet a concédé ce que les banques attendaient le plus de lui : la prorogation des mesures d'allocations de liquidités à taux fixe et en quantités illimitées lors de ses opérations de refinancement à une semaine, à un mois et à trois mois, qui devaient prendre fin à la mi janvier. Ces mesures non conventionnelles resteront en vigueur « au moins jusqu'à la troisième période de constitution des réserves obligatoires de 2011, soit le 12 avril ». Les banques, droguées à la monnaie banque centrale, peuvent souffler...
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