Net succès pour la dernière émission de dette française

Dans un environnement toujours tendu sur les marchés obligataires européens, la France a, sans souci, réussi à boucler sa dernière émission à long terme de l'année. Les 5,4 milliards d'euros d'obligations françaises ont ainsi attiré une demande totale de 15,8 milliards, soit un ratio de couverture de 2,93 « très largement au-dessus des ratios que l'on observe historiquement », précise-t-on à l'Agence France Trésor (AFT), qui gère la dette de l'Etat. Les taux de 2,62 %, 2,92 % et 3,57 % respectivement concédés sur les trois lignes de maturité 2017, 2018 et 2025 étaient en outre inférieurs à ceux en vigueur sur le marché au moment de l'opération, un signe de la bataille que se sont livrés les investisseurs pour acquérir le papier français.« Il y a des capitaux à investir et il faut bien les employer. L'adjudication française s'est bien passée contrairement aux deux derniers placements de l'Allemagne, car les taux allemands sont très bas et certains investisseurs ne souhaitent pas prendre de papier à ces niveaux », explique Etienne Pourny, président de la société de gestion Stelphia AM. « Sauf à craindre un problème de remboursement, la prime offerte par la dette française se révèle aujourd'hui intéressante », ajoute-t-il.A la suite du succès du placement français, l'écart entre les taux à 10 ans français et allemand (ou « spread ») s'établissait en fin d'après-midi à 43 points de base (soit 0,43 %), contre 46 points en début de matinée. Rumeurs sur les marchésLe « spread » français s'était tendu jusqu'à 52 points mardi matin dans le sillage de rumeurs circulant sur les marchés sur la mise sous perspective négative par Standard & Poor's du « AAA » de la France. Le ministre du budget, François Baroin, a encore souligné ce jeudi que la France allait réduire son déficit de 7,7 % à 6 % du PIB l'an prochain, et visait le retour à l'équilibre pour ses finances publiques « autour de 2016-2017 ».Au total, la France a émis cette année près de 210 milliards d'euros de dette à moyen et long terme, soit 188 milliards une fois défalqués les rachats de dette. Ces 22 milliards d'euros de rachats se sont concentrés sur les dettes arrivant à maturité en 2011 et 2012, afin « de réduire les tombées de dette sur les années à venir », précise-t-on à l'AFT. Selon le projet de loi de finances pour 2011 publié fin septembre, qui tablait à l'époque sur 16 milliards d'euros de rachats, la France ne devrait ainsi émettre que 186 milliards d'euros de dette nette des rachats l'an prochain. Ce chiffre pourrait même être corrigé de quelques milliards compte tenu des rachats effectués sur le dernier trimestre. Julien Beauvieux
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