Une ville au bord du naufrage économique ?

Conditions climatiques et situation géographique idéales, vastes terrains disponibles : le port de Marseille dispose de tous les atouts pour réussir, mais fait pourtant fuir les entreprises. Rétrogradé de la seconde à la cinquième place européenne en trente ans, il accumule plus de 50 jours de grève en 2010. 2011 s'annonce comme un millésime tout aussi catastrophique. Le patronat local a pris la décision de lancer, en octobre dernier, un collectif nommé « Touche pas à mon port ». Pour le président de la chambre de commerce et d'industrie Marseille Provence, Jacques Pfister, « la situation est grave car toute l'image de Marseille souffre de cette situation. Comment voulez-vous attirer des investisseurs dans une ville qui fait la une des médias pour ses conflits sociaux ? Le port de Marseille va droit dans le mur. Il faut absolument une rupture violente ». Grèves à répétitionDes armateurs et logisticiens ont déjà abandonné Marseille. Le port de Sète vient ainsi de récupérer l'exportateur israélien de fruits et légumes Agrexco, lassé des grèves à répétition. L'armateur italien Grandi Navi Veloci (GNV) a lui aussi préféré le port héraultais à Marseille pour desservir le Maghreb à partir de la France. Le groupe Lyondellbasell devrait annoncer avant l'été la fermeture de sa raffinerie de Berre. Le directeur, Jean Gadbois, ne cache pas que « la grève de l'automne dernier a coûté plusieurs millions d'euros et dégradé la profitabilité du site ». Plusieurs projets auraient capoté, comme la construction d'une plate-forme logistique par le groupe Chevallier. Pour tenter de limiter la casse, le préfet de région, Hugues Parant, a décidé de mettre en place « un dispositif destiné à soutenir ces entreprises ». Il s'agit de déterminer le nombre de sociétés touchées par le blocage du port, d'évaluer les conséquences sur leur activité et sur leurs emplois. Gérard Tur, à Marseille
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