Areva lance la commercialisation de son réacteur Atmea de taille moyenne

Nous venons de finir la phase de conception et sommes désormais capables de proposer Atmea en réponse à des appels d'offres », déclare Stefan Vom Scheidt, PDG d'Atmea, société détenue à parité par Areva et Mitsubishi pour développer et commercialiser un réacteur de troisième génération de 1.100 mégawatts (MW). Cette nouvelle fera certainement plaisir à Henri Proglio, le PDG d'EDF, qui avait déploré en novembre qu'Areva ne dispose que du seul EPR, d'une puissance trop importante (1.700 MW) pour certains pays désireux de se lancer dans le nucléaire.L'Autorité de sûreté nucléaire française va entamer d'ici à mars 2010 l'« évaluation des options de sûreté » de l'Atmea, une procédure qui vise à estampiller ce nouveau réacteur du tampon d'une autorité de sûreté « reconnue dans le monde entier ». La conception d'Atmea a nécessité le travail de 200 ingénieurs d'Areva et de Mitsubishi (MHI) pendant deux ans et demi, soit un budget d'environ 100 millions d'euros. Ce réacteur, qui affiche les mêmes qualités de sûreté avancée que l'EPR, combine des caractéristiques de son grand frère français et de l'APWR de MHI. « Ce qui nous a permis de le développer plus rapidement que les sept à dix ans habituellement nécessaires », souligne Stefan Vom Scheidt.Atmea vise les pays qui disposent d'un réseau électrique insuffisant pour accueillir un réacteur de plus forte puissance. Il est en effet difficile de connecter à un réseau une centrale qui représente 10 à 15 % de la puissance totale installée. « Nous l'avons déjà présenté à une quinzaine de clients potentiels, qui sont convaincus que ce réacteur pourrait répondre à leurs besoins », affirme le patron d'Atmea.« haut de gamme »Ces pays, comme la Jordanie, la Thaïlande, la Hongrie ou la Slovénie, veulent se doter de nouvelles centrales nucléaires, mais le processus sera encore long. « Des décisions fermes pourraient intervenir dans environ cinq ans, même si des appels d'offres pourraient être lancés dès 2011 », affirme le PDG, qui refuse de préciser le prix de vente d'Atmea. Seule indication : son positionnement « haut de gamme » est le même que celui de l'EPR.GDF Suez et Areva, qui finalisent un protocole d'accord, envisagent notamment de coopérer autour d'Atmea. Selon les demandes des clients, dans des pays qui intéressent le groupe dirigé par Gérard Mestrallet, par exemple la Jordanie, GDF Suez pourrait proposer ses services d'exploitant nucléaire. Par ailleurs, GDF Suez pourrait fournir des prestations d'ingénierie à Areva lors de la phase suivante : la conception détaillée d'Atmea en réponse à une commande. Atmea ne sera pas longtemps le dernier-né d'Areva, puisque le constructeur annonce pour fin 2010 la finalisation de la conception de Kerena, un réacteur de 1.250 MW reposant sur la technologie de l'eau bouillante, développé avec E.ON.
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